Vendredi 21 mars, si la sélection congolaise a fait l’essentiel en battant le modeste Soudan du Sud (1-0) lors de la cinquième journée des éliminatoires de la Coupe du monde 2026, la qualité du jeu proposé par les hommes de Sébastien Desabre était loin du niveau moyen attendu. Et ce n’est pas une première.
« Kibudi-Kibudi. C’est vraiment une perte de temps de suivre cette équipe ». Ce commentaire d’un internaute congolais à la fin de la rencontre RDC- Soudan du Sud (1-0) pourrait paraître bien sévère pour une équipe qui a empoché au moins les trois points. Mais il a confirmé un constat presque unanime : le football proposé par les hommes du technicien français Sébastien Desabre ne donne pas envie. Difficile enchaînement de passe, précipitation, lenteur, pertes de balle, absence d’homogénéité, difficile de faire pire contenu. Il fallait, comme bien souvent, recourir à un exploit individuel (de Théo Bongonda) pour s’en sortir face à une équipe soudainaise qui n’avait que son maillot blanc à proposer sur le terrain.
Ces contreperformances des Léopards au stade des Martyrs deviennent une habitude.
« Les Léopards sont meilleurs à l’extérieur.
Au stade des Martyrs, le minimum c’est 1-0. Togo, Tanzanie, Guinée, Soudan du Sud. L’Ethiopie nous a battus », fait-il remarqué Cedric Kisabaka, un encadreur sportif.
Alors, à qui la faute ? Si certains rejettent la responsabilité à l’entraîneur, un bon nombre d’observateurs semblent trouver la cause de ces contre-performances à domicile : le gazon synthétique.
« Gazon très dur »
« Il faut féliciter les joueurs, car ils ne jouent pas sur un terrain synthétique, alors que les autres évoluent sur une pelouse naturelle », a mentionné Sébastien Desabre après le match.
« Le gazon de ce stade est trop dur », reconnaît Cedric Kisabaka.
Alors que dans leurs clubs, ils évoluent dans des gazons naturels ou hybrides (à part Meschack Elia qui évoluaient avec Young Boys sur une pelouse synthétique), les joueurs des Leopards sont obligés d’évoluer sur du synthétique en sélection. Un vrai handicap ? A un moment, Arthur Masuaku aurait même proposé à l’entraîneur de n’être aligné que lors des matches à l’extérieur et rester sur le banc à domicile pour éviter la pelouse synthétique.
S’ils ont l’avantage de demander moins d’entretien, les gazons synthétiques augmentent les risques de blessures musculaires de plus de 10% par rapport aux pelouses naturelles.
« Les risques, ce sont des problèmes musculaires en raison de problème d’appui ou encore des brûlures. La dureté des terrains synthétiques augmente la pression sur les articulations, causant des douleurs et favorisant l’usure prématurée du cartilage. Cette rigidité augmente également le risque de blessures graves lors des tacles ou des chutes », explique un spécialiste.
Retour au gazon naturel
Ainsi, certains supporters pensent-ils que les joueurs congolais évitent de se blesser et ne se donnent pas à fond.
Faut-il alors replanter la pelouse naturelle au stade des Martyrs ? Si cette option va à coup sûr ravir les athlètes, elle est loin d’être une évidence dans la pratique. Entre un arrosage et une tonte réguliers, ainsi qu’une utilisation rationnelle, les exigences d’entretiens d’une pelouse naturelle sont plus élevées. Et dans ce domaine rigoureux, le pari est loin d’être gagné par les gestionnaires du stade. Et pourtant, de 1993, date de son inauguration, à 2008, année de la pose de la première pelouse synthétique, le stade des Martyrs possédait un terrain naturel. Ce n’est donc pas impossible de revenir au gazon naturel.
A défaut, il y a aussi nécessité de poser un nouveau gazon synthétique de troisième génération. Posée en 2021, l’actuelle pelouse du stade des Martyrs, très sollicitée pour des matches du championnat local, des entraînements voire des matches de loisir, si ce n’est des concerts et autres manifestations, semble aussi arrivée en fin de cycle.
Infos.cd