Le président congolais a laissé entendre que le général Philémon Yav, arrêté lundi dernier et placé en détention provisoire à la prison de Makala, a été « en intelligence » avec certaines puissances pour exécuter un coup d’Etat contre son régime.
Intervenant vendredi sur les antennes de RFI et de France 24, le président Félix Tshisekedi a répondu par l’affirmative à la question d’un possible coup d’État qui se tramait derrière le conflit entre les peuples Teke et Yaka à Kwamouth dans le Maï-Ndombe.
« D’où l’arrestation du général Yav. On verra quel lien ça a avec ces événements-là », a réagi, avec beaucoup de réserves, Félix Tshisekedi, sur ce sujet qui relève de la sécurité et de la sûreté de son pays.
Ce projet de renversement de pouvoir est-il l’œuvre des puissances étrangères ? A cette question, le chef de l’État a eu comme réponse :
« Oui et non. Nous sommes en train d’élucider la question. Les arrestations que vous voyez dans l’armée, ne sont pas le fait du hasard. Il y a réellement une main noire ».
Et d’enchaîner :
« De ce côté-là (allusion faite à Kwamouth, NDLR), on n’a jamais vu ce genre de faits. Il est vrai que la cohabitation entre communautés, de tout temps, a toujours posé des problèmes même dans des pays à tradition démocratique. Mais cette manifestation des violences, telle qu’on la voit, et qui ressemble à ce qu’on voit à l’Est avec des décapitations, c’est du jamais vu. Ça veut dire qu’il y a quelque chose qui se trame ».
Le président congolais, à peine explicite sur le dossier, a en plus révélé :
« Il y a eu des arrestations. Nous avons arrêté des gens qui ne parlent aucune des langues nationales ni les dialectes du pays ».
Il a assuré que son ancien conseiller spécial en matière de sécurité, François Beya, dont le procès a été suspendu pour des raisons de santé, n’est nullement concerné par cette affaire.
Laurent Omba