La situation des défenseurs des droits humains reste préoccupante et de nombreuses violations sont encore commises dans l’impunité. C’est ce qu’indique un rapport sur la criminalisation des défenseurs des droits humains en RDC publié ce lundi à Goma, dans le cadre du projet Renforcer les initiatives pour Secourir les défenseurs du Congo -RDC (RISC), un mécanisme de protection des défenseurs des droits humains en danger.
Au cours d’une conférence de presse, animée conjointement par Vicar Batundi Hangi, coordinateur de projets de la Synergie Ukingo Wetu, et Guillaume Guichon, chargé de communication, projets et partenariats pour Agir ensemble pour les droits humains, il a été dénoté que depuis l’arrivée de Félix Tshisekedi au pouvoir l’instabilité politico-securitaire a favorisé des violations à l’endroit des défenseurs des droits humains.
« La première année de son mandat (Félix Tshisekedi, ndlr) a été caractérisée par le retour de nombreux exilés politiques, la libération de plusieurs détenus d’opinion, la fermeture des cachots de l’Agence nationale de renseignement, jusqu’à valoir au Président de la République la qualification de champion des droits humains. Curieusement, trois années après, la situation des défenseurs des droits humains reste préoccupante et de nombreuses violations sont encore commises dans l’impunité », peut-on lire dans ce rapport.
D’après ce document, la mesure de l’état de siège décrétée par le chef de l’Etat depuis mai 2021 a « négativement impacté » les défenseurs « parce qu’elle n’a pas prevu des mesures d’accompagnement qui peuvent garantir un climat propice de travail aux acteurs de la société civile ».
Sur le plan de protection légale aux niveaux national et provincial, on constate que la RDC ne dispose pas d’une loi qui protège les défenseurs des droits humains, une proposition déposée au bureau de l’Assemblée nationale.
Des organisations de la société civile ont appelé les autorités congolaises à organiser des élections civiles libres, régulières et transparentes, respectant les délais inscrits dans la constitution, à diligenter des enquêtes indépendantes et établir des relevés des violations commises contre les défenseurs des droits humains pour une justice réparatrice en faveur des victimes. Aussi, d’élaborer une politique nationale en faveur des droits humains en accélérant le vote de la loi portant protection des défenseurs des droits humains et assurer son application effective.
Le projet RISC fait suite aux 2 précédentes phases exécutées depuis 2016 par Agir ensemble pour les droits humains, La Synergie Ukingo Wetu et SOS Information juridique multisectorielle (SOS -IJM).
Ces deux projets ont permis de mettre en place dans les provinces du Nord et du Sud Kivu un mécanisme de protection des défenseurs des droits humains en danger.
Au cours de la seconde phase du projet RISK, près de 300 défenseurs ont été assistés. La base des données en ligne et manuelle des projets RISK 2 et RISK depuis janvier 2020 renseignent que 97 défenseurs ont été criminalisés, parmi eux 65 ont été acquittés.
Fidèle Kitsa