Toutes les occasions sont bonnes pour Paul Kagame et Félix-Antoine Tshisekedi de se lancer quelques flèches empoisonnées.
Le président rwandais était le premier à allumer la mèche. C’était le mercredi dernier devant les parlementaires de son pays. Paul Kagame avait alors laissé croire que Felix-Antoine Tshisekedi n’avait pas gagné la présidentielle de 2018 et s’organiserait à repousser celle prévue en 2023. Il avait aussi vanter son expérience dans des conflits armés comme un défi lancé à son homologue qui l’accuse de soutenir la rébellion du M23.
Réponse du berger à la bergère, Félix-Antoine Tshisekedi a saisi l’occasion d’un dîner avec des jeunes triés sur le volet pour répliquer. Et pour lui, Paul Kagame est le « genre de dirigeants rétrogrades qui ramènent des méthodes des années 1960-1970 alors qu’en Afrique, nous étions tombés d’accord de taire la guerre. »
« Il [Kagame] s’en orgueillit d’être un faiseur des guerres. Moi à sa place, j’aurais honte d’assumer le fait qu’on sème la mort et la désolation. C’est honteux. Je dirais même diabolique », a lancé Félix Tshisekedi.
Le chef de l’État congolais a appelé les jeunes à ne pas considérer les Rwandais comme des ennemis. Mais plutôt « le régime rwandais et Paul Kagame à sa tête qui est l’ennemi de la RDC».
« Nos frères et sœurs Rwandais ont d’ailleurs besoin de notre aide parce qu’ils sont muselés. Ça n’a rien à voir avec ce que leurs dirigeants sont en train de leur imposer, précise le président congolais. Il faut les regarder comme nos frères qui ont besoin de notre solidarité pour se débarrasser et débarasser l’Afrique de ce genre de dirigeants rétrogrades »
Entre les deux présidents, il n’y a donc plus de filtre dans leur langage. L’on est bien loin des considérations d’un frère, « partenaire crédible et fiable. »
Socrate Nsimba