A Kindu, dans la province du Maniema où il s’est fait enrôler cette semaine, le sénateur Matata Ponyo dit avoir constaté avec regret « des irrégularités flagrantes ».
Ainsi, démande-t-il à la Commission électorale nationale indépendante (CENI) de prolonger d’un mois la clôture de l’opération d’enrôlement.
Dans un communiqué publié mercredi, l’ancien Premier ministre a laissé entendre que ces «irrégularités », non seulement elles remettent en cause la crédibilité du processus électoral actuel, mais démontrent à ciel ouvert la fraude électorale qui est projetée en décembre 2023.
Après avoir visité plusieurs centres d’enrôlement dans son Kindu natal, son fief électoral mais également dans certains territoires, Augustin Matata Ponyo, a constaté qu’il y a un nombre insuffisant des machines par rapport aux centres d’enrôlement et à la demande de la population. Les machines disponibles sont « techniquement moins performantes que celles de 2018».
« Les machines tombent régulièrement en panne et le seul technicien qui doit les réparer est immobilisé au Bureau de Kindu. Les machines défectueuses prennent plusieurs jours pour être réparées. Pour obtenir leurs cartes d’électeurs, les requérants doivent passer trois à cinq heures dans le bureau d’enrôlement. Certaines personnes sont obligées de payer un pourboire pour se faire enrôler rapidement », se plaint-il, déplorant en outre la « diminution systématique » des centres d’enrôlement comparativement au processus de 2018, alors qu’il y a eu une augmentation de la population.
Matata Ponyo recommande en outre que les machines soient augmentées à défaut l’opération soit suspendue pour « des ajustements » qui s’imposent en vue de crédibiliser le processus.
La CENI a lancé depuis le 16 février 2023 les opérations d’identification et d’enrôlement des électeurs dans la troisième et dernière aire opérationnelle qui comprend les provinces de la partie Nord-Est du pays.
Yvette Ditshima