Au site minier de Rubaya, dans le territoire de Masisi au Nord-Kivu, les rebelles du M23 font de bonnes affaires, à en croire les dénonciations de la société civile locale sur l’exploitation illicite des ressources minérales du sous-sol congolais.
Au micro d’Infos.cd, John Banyene, président de la société civile du Nord-Kivu a tenté de retracer le processus d’exploitation illicite du coltan par les rebelles du M23 jusqu’à son expédition au Rwanda.
Ces rebelles contrôlent la quasi-totalité des localités congolaises du territoire de Masisi. Ce qui, a soutenu Banyene, permet aux M23 d’exploiter, à leur guise, les minerais du sous-sol congolais à Rubaya, notamment le coltan, une matière très utilisée par les fabricants des appareils électroniques.
« Les rebelles du M23 utilisent des véhicules blindés pour transporter le coltan à Bunagana (une autre localité congolaise sous contrôle de ces rebelles, NDLR) où des comptoirs clandestins sont installés avant le transit vers le Rwanda », a-t-il fait savoir, affirmant que plusieurs tonnes des minerais sont évacués nuitamment de Rubaya en passant par Musaki, Kitsanga et Tongo.
Le président de la société civile du Nord-Kivu a par ailleurs fustigé l’attitude de la communauté internationale, accusée de « prêter main forte à l’armée rwandaise sous couvert des M23 afin de voler les ressources minières de la RDC ».
« Nous nous demandons comment les multinationales peuvent accepter de continuer à acheter les minerais de sang. Nous sommes en train de critiquer en même temps le comportement de la communauté internationale qui achète les matières premières au Rwanda alors qu’ils savent qu’il n’y a aucun gisement des matières premières au Rwanda », a déploré John Banyene.
Hugo Matadi