Quel est ce personnage sorti presque de nulle part et qui a pris momentanément le contrôle du siège de la présidence congolaise, avant d’être finalement abattu ?
En ce dimanche de la Pentecôte, Kinshasa se réveille dans l’angoisse. Nous sommes aux alentours de 4 heures du matin quand le Palais de la nation, siège de la présidence de la République, est attaqué par des hommes armés qui y prennent même possession pendant au moins trois quarts d’heure. La scène est filmée en direct dans la page Facebook d’un certain Christian Malanga Musumari, suivie par à peine quelque 9 mille internautes. L’homme est en treillis, munis d’un kalachnikov, entouré d’une vingtaine d’éléments en tenue militaire pour la majorité pas armés et arbore l’ancien drapeau vert, rouge et jaune du Zaïre… C’est lui le meneur. « Dieu est grand et ne ment jamais… », proclame -t-il à répétition, tel un cri de victoire.
Croyait -t-il vraiment avoir réussi son coup d’Etat ? C’était en réalité ses derniers mots. Il sera tué quelques instants plus tard par l’armée loyaliste qui a vite repris le contrôle. Ses éléments encore en vie, dont son fils de 22 ans, et au moins deux hommes détenant la nationalité américaine, ont été arrêtés.
Que retenir finalement de cet homme que le grand public découvre à peine et qui voulait renverser Félix Tshisekedi ? Celui qui a fêté ses 41 ans le 2 janvier dernier, est un natif de Ngaba, une commune au Sud-est de Kinshasa. Marié, il laisse huit enfants qui vivent aux Etats Unis où il a passé le clair de sa vie. Il a fini par avoir la nationalité américaine. Ancien militaire américaine, il a oeuvré au sein du Corps de formation des officiers de réserve juniors (JROTC).
Il développe une passion particulière pour les armes : sur ses pages réseaux sociaux, il se met très souvent en scène, manipulant les armes.
S’il n’est pas très connu du grand public, Christian Malanga est très regardant de la vie politique de son pays d’origine, la RDC. A la tête de United Congolese Parti (UCP) —son parti—, depuis une dizaine d’années, ce candidat malheureux aux législatives de 2011 ne cesse de maudire la classe politique nationale, toutes tendances confondues. «racaille», « prédateurs », « corrompus »… Ses mots ne sont pas assez forts pour dépeindre ses compatriotes au pouvoir tout comme dans l’opposition.
En 2015 déjà, dans un message vidéo, il se disait porteur du flambeau du combat pour « libérer le pays et apporter le vrai changement de mentalité où la politique est au service du peuple et non des intérêts bestiaux de la classe dite dirigeante ». Dans ses messages souvent aux accents révolutionnaires, il s’indigne l’état de « paupérisation »et de « déshumanisation » de ses compatriotes qu’il appelle à la révolte.
En 2017, il crée le mouvement NewZaïre.
Infos.cd