L’ancien président de la RDC séjourne au pays de Mandela où il a rencontré, mardi, Thabo Mbeki, ancien président d’Afrique du Sud.
Les deux hommes ont évoqué la situation en RDC alors que les négociations directes entre Kinshasa et les rebelles du M23, censés débuter le même jour, ont capoté suite à l’absence à Luanda de la délégation de l’Alliance fleuve Congo.
La coalition des rebelles a décidé de ne pas prendre part à ces pourparlers après les sanctions européennes contre certains de ses responsables. Une décision que Kabila n’a pas voulu commenter. « Ils ont certainement leurs raisons et vous pourriez leur poser d’autres questions », a déclaré Joseph Kabila à l’issue de sa rencontre avec Thabo Mbeki.
Accusé par son successeur au Palais de la nation de Kinshasa d’être le « vrai commanditaire » de cette rébellion qui contrôle plusieurs territoires dans les provinces du Nord et du Sud-Kivu, Kabila rejette les allégations. « Je ne suis pas le défenseur du M23… Si j’étais complice du M23, la situation serait différente », a-t-il recadré, appelant Félix Tshisekedi d’apporter les preuves de ses dires.
Pour Joseph Kabila, le problème de la RDC est aujourd’hui « bien plus profond que ce que tout le monde pense ». L’ancien président a appelé les uns et les autres à « mettre fin [au] jeu de reproches » en se rejetant mutuellement la faute.
« À un moment donné, nous devons nous demander si ce n’est pas nous le problème, et comment le résoudre », a conseillé le sénateur à vie. Allusion faite certainement au parti au pouvoir qui ne cesse depuis 2019 d’ indexer le clan Kabila et d’autres concours de circonstance pour justifier un bilan pas toujours reluisant. Kabila s’est dit également étonné de voir le silence des Congolais face à la situation.
« Vous allez à Nairobi, tout le monde parle du Congo, vous venez en Afrique du Sud, je vois l’intérêt que tout le monde veut savoir ce qui se passe au Congo. Mais les Congolais eux-mêmes semblent être ignorés », a déploré le leader du Front commun pour le Congo.
« Nous sommes prêts à travailler honnêtement, activement pour la paix. C’était notre attitude il y a 22 ans. Notre attitude aujourd’hui, étant beaucoup plus informés, est sans aucun doute de nous lever à nouveau et d’être en mouvement pour la paix », s’est-il contenté de répondre, tout en critiquant la gouvernance de Tshisekedi.
Joseph Kabila dit avoir laissé un « Congo [qui] n’était plus le faible de la SADC et de la région des Grands Lacs ». « Pendant près de 16 ou 17 ans, le Congo était stable, pas à 100% stable, mais suffisamment stable pour qu’il puisse progresser en termes de développement économique et dans d’autres domaines », a-t-il estimé.
Six ans plus tard, il est convaincu que le pays revit l’époque entre 2002 et 2003. « Nous sommes presque proches de la case départ », a-t-il constaté.
L’ancien président a plaidé pour une paix durable et définitive. Pour y arriver, il a exhorté les dirigeants actuels à une introspection afin d’identifier les erreurs commises.
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