Médecins Sans Frontières (MSF) a condamné l’usage des armes dans et autour des structures de soins, après qu’un patient a été tué par balle au sein de l’hôpital de Kyeshero à Goma, où ses équipes sont actives. L’incident s’est produit dans la nuit du vendredi à samedi, à la suite d’affrontements entre les FARDC, appuyées par les Wazalendo, et l’armée rwandaise, alliée des rebelles du M23/AFC.
Dans un communiqué publié ce vendredi, MSF indique qu’une vingtaine d’hommes armés du M23/AFC ont pénétré dans l’enceinte de l’hôpital à la recherche de personnes qui s’y étaient réfugiées depuis plusieurs semaines.
Les équipes de MSF, qui appuient l’Unité Nutritionnelle de Traitement Intensif (UNTI) de cette structure privée affiliée au ministère de la Santé, ont été témoins de tirs effectués par ces hommes armés. Bien qu’ils ne soient pas entrés à l’intérieur des services médicaux, plusieurs balles ont atterri dans les locaux, causant un mort et trois blessés. Deux membres du personnel hospitalier ont également été violemment agressés.
« L’usage de la force et des armes dans l’enceinte de l’hôpital de Kyeshero a transformé un lieu de soins, censé être un refuge sûr, en zone de danger. Une balle a même traversé une fenêtre pour se loger dans le matelas d’un patient. Ces événements sont inacceptables et ne doivent en aucun cas se reproduire, ni à Goma, ni ailleurs », a déclaré Margot Grelet, coordinatrice des urgences pour MSF à Goma et au Nord-Kivu.
MSF souligne que cet incident n’est pas isolé. Il reflète une tendance alarmante d’attaques contre les structures et le personnel de santé dans les zones de conflit à l’Est de la RDC depuis le début de l’année 2025.
Malgré la dégradation sécuritaire, MSF réaffirme son engagement à fournir une assistance médicale aux côtés des structures de santé locales dans les provinces touchées par la guerre.
Hugo Matadi