La défense de l’ancien ministre et leader politico-militaire congolais Roger Lumbala conteste la compétence de la justice française et réclame son extradition vers la République démocratique du Congo (RDC). Ses avocats estiment que seule la justice congolaise est habilitée à juger leur client pour les crimes qui lui sont reprochés.
Roger Lumbala, en détention provisoire en France depuis près de cinq ans, est accusé d’avoir ordonné et soutenu des exactions systématiques tortures, viols, mutilations et pillages lors de l’opération « Effacer le tableau » menée en 2002-2003 dans l’Ituri et le Nord-Kivu, en lien avec le Mouvement de libération du Congo (MLC) de Jean-Pierre Bemba.
Dans un communiqué, ses avocats dénoncent un « abus manifeste d’interprétation » de l’article 689-11 du Code de procédure pénale français et une violation du droit international concernant l’exercice concurrent des compétences pénales. Selon eux, ce procès porte atteinte à la souveraineté judiciaire de la RDC et bafoue le droit à l’autodétermination judiciaire des États tiers.
Sur le plan politique, la défense qualifie la démarche française de « vision déséquilibrée et paternaliste » des relations internationales, qui ne respecte pas la compétence de la justice congolaise à juger les anciens acteurs des conflits du pays.
Le procès de Roger Lumbala est prévu du 12 novembre au 19 décembre prochain devant la cour d’assises de Paris, mais la question de la compétence et de l’extradition pourrait encore alimenter de vifs débats dans les semaines à venir.
Céphas Kabamba