Alors que le pays fait face à l’agression des rebelles du M23, « soutenus par le Rwanda », la RDC n’a pas les mains libres pour s’approvisionner en armes de défense et de guerre.
Sur elle pèse un embargo ou une mesure qui contraint les fournisseurs des équipements militaires en destination de la RDC de notifier le Conseil de sécurité de l’ONU.
Le schéma paraît long. Très long pour un pays dont la souveraineté et même l’intégrité territoriale sont conséquemment menacées par d’intenses activités des groupes rebelles opérant dans sa partie orientale.
Face à l’urgence et à la nécessité, Kinshasa est-il en train de se tourner vers Moscou ? Nombreux sont ceux qui soutiennent une coopération Kinshasa-Moscou en matière d’acquisition d’armes pour protéger le pays des agressions multiples et répétées de ses voisins.
Le refus de reconnaître ou le silence du bloc occidental face à « l’agression lâche et barbare de la RDC par le Rwanda », pousse à soutenir ce rapprochement.
Le ministre congolais de la Défense a suscité ce débat par sa visite mercredi au salon d’exposition des armements et matériels militaires de fabrication russe.
A Moscou, dans le cadre de la conférence sur la sécurité internationale, Grégoire Kabanda, en visitant « tous les stands installés à ce salon », a « en ligne de mire, l’intérêt de moderniser l’armée nationale de la RDC ».
« Plusieurs gammes d’armements ont attiré l’attention du ministre de la Défense nationale. Il s’agit des armes et matériels susceptibles de contribuer à la modernisation des forces de défense et de sécurité de la RDC, notamment des armes d’assaut, des véhicules blindés, des bateaux de guerre et de transport des troupes ainsi que des hélicoptères conçus pour effectuer des missions spécifiques », ont précisé les services de Kabanda.
Cette visite du ministre de la Défense intervient quelques jours seulement après la tournée africaine du ministre russe des Affaires étrangères. Le diplomate russe qui n’est certes pas arrivé à Kinshasa, a été à Brazzaville où il a rencontré le Président Dénis Sassou Nguesso. Tout cela, dans un contexte international marqué par l’expansion russe dans le continent africain qui inquiète les Occidentaux.
Le 27 avril, la Chambre des représentants américaine a adopté le projet de loi relatif à la « lutte contre les activités malveillantes russes en Afrique ». Lors de son dernier sommet mercredi à Kinshasa, la Communauté de développement des États de l’Afrique australe (SADC) a déclaré son opposition à cette initiative américaine qui, selon elle, fait de l’Afrique « la cible des mesures unilatérales et punitives ».
Les chefs d’État et de gouvernement de cette région ont mandaté Félix Tshisekedi, qui assume désormais la présidence de leur organisation, de notifier au président et au Congrès des États-Unis la « forte opposition de la SADC à cette loi ».
Tshisekedi donnera-t-il le ton en commençant par acheter des armes russes? En tout, jusqu’ici, rien n’empêche à la RDC de choisir librement ses fournisseurs.
LOI