Intervenant dans une conférence internationale sur la paix en RDC depuis la Belgique, organisée par Kopax, un mouvement citoyen congolais qui milite pour la paix et la justice, le Prix Nobel de la paix n’a pas caché sa désolation quant au silence de la communauté internationale concernant l’occupation de Bunagana par les rebelles du M23.
« Dans une indifférence choquante de la communauté internationale, Bunagana est occupé il y a plus de trois mois. On n’entend pas parler de cette agression alors que nous sommes constamment abreuvés par des informations concernant l’agression de la Russie en Ukraine ».
Et de poursuivre :
« Les diverses tentatives de recherche des solutions politiques ont partagé le pouvoir par les belligérants, c’est ainsi que la violence et la cruauté sont devenues des tremplins pour accéder au pouvoir ».
Selon Denis Mukwege, le processus de brassage ou mixage a contribué à l’intégration des miliciens dans les forces de sécurité « plantant ainsi les graines d’une prolongation de l’instabilité en infiltrant les rebelles dans les institutions qui sont censées protéger les Congolais ».
Occupée depuis le 13 juin par les rebelles du M23 soutenus par le Rwanda, selon le gouvernement de Kinshasa, la cité frontalière de Bunagana, constitue une des principales sources des recettes douanières de la République démocratique du Congo (RDC), au regard de sa position stratégique par rapport au Rwanda et à l’Ouganda.
Les voies diplomatique et militaire n’aboutissent pas à libérer cette partie de la RDC entre les mains du M23.
Le secrétaire général des Nations-Unies, Antonio Guterress a avoué dans une interview accordée à France 24 et RFI que la MONUSCO est incapable de battre le M23, qui selon le patron de l’ONU, détient des « équipements lourds qui sont plus perfectionnés que les équipements de la MONUSCO ».
Moise Esapa