Si prolifération des affiches des opérateurs politiques dans les rues de Kinshasa saute aux yeux, autant la dominance des annonceurs de l’Union sacrée sur ceux de l’opposition.
A Limete Salongo, non loin du saut-de-mouton de Debonhomme, sur le boulevard Lumumba, s’impose depuis plus de cinq mois un géante affiche du parti politique Unification nationaliste (UN), avec son président national Magloire Kashiba qui « soutient le 2e mandat du chef de l’Etat ».
Au croisement des avenues Victoire et Saïo, dans la commune de Kasa-Vubu, l’effigie d’un certain Faustin Kaziteriko qui se surnomme « Son Éminence Me Kazy » est visible à côté de celle de Félix Tshisekedi dans une autre géante affiche sur laquelle on peut lire : « Avec Congo Uni, sous le mandat de Fatshi, le changement est possible ».
La même affiche est à découvrir sur l’avenue de l’Université, devant Yolo médical. A 20 mètres de là, c’est celke de la Fondation Taylor Lubanga, l’un des conseillers du président de la République, qui exprime sa gratitude au chef de l’Etat pour la gratuité de l’enseignement de base. « Eau pure [surnom de Lubanga] aza mutu moko malamu », lit-on.
Si la prolifération des affiches et banderoles des opérateurs politiques dans les rues de Kinshasa saute aux yeux, la majorité ou presque de de ces imprimés appartiennent aux acteurs qui soutiennent le chef de l’Etat et l’Union sacrée au pouvoir.
Il est difficile de tomber sur une affiche des opposants, à part celles érigées il y a cinq mois, par Moïse Katumbi pour annoncer la marche de l’opposition qui avait eu lieu le 20 mai.
Pourquoi une telle domination de la majorité au pouvoir ? « Il y a un problème à la fois de moyens, mais aussi d’opportunités. Les soutiens à un chef de l’État en fonction est devenu un réflexe naturel pour se positionner. Ce qui n’est pas le cas des opposants », explique un chercheur en communication politique.
Giscard Havril Mane