La vice-Premier ministre en charge de l’Environnement et Développement durable n’a pas approuvé la demande des États-Unis faite par le canal de John Kerry, envoyé spécial du président Biden pour les questions climatiques.
En séjour à Kinshasa, où il participe aux travaux de la Pré-COP27, John Kerry a révélé mardi à la presse qu’il allait demander au président Tshisekedi de retirer quelques blocs pétroliers.
Cette demande est indigeste à en croire Ève Bazaiba qui ne trouve aucun inconvénient pour la RDC d’exploiter ses blocs gaziers et pétroliers.
La ministre de l’Environnement a, en marge de la clôture des travaux de la pré-COP 27, insisté qu’il soit révélé le motif du retrait sollicité.
« Il faut qu’il y ait une raison. Nous, nous avons dit que nous avons procédé à toutes les études et ça ne gêne pas. C’est lui (John Kerry, NDLR) qui pense que ça gêne », a dit Bazaiba.
Et d’enchaîner :
« Nous sommes en train de mettre en place un groupe de travail avec les USA sur les ressources naturelles, l’environnement et le climat. Nous avons parlé de la même chose avec la Grande-Bretagne. Nous, ça ne nous gêne pas de retirer. Ça ne nous gênerait simplement de les retirer sans raison ».
En outre, la VPM de l’Environnement a semblé ne pas comprendre l’insistance des USA sur six blocs pétroliers alors qu’il y en a vingt-sept au total.
« Ça nous gêne de voir les partenaires focaliser leur attention sur les six blocs alors qu’il y a vingt-et-un autres blocs. Je voudrais plutôt qu’ils puissent demander à leurs investisseurs de venir investir dans les 21 blocs. Si nous avons 21 blocs exploités localement, la population a de l’emploi et il y a une plus-value, les 6 blocs ne nous intéresseraient pas », a tranché, sur une voix autoritaire, Ève Bazaiba.
Fin juillet, le président de la République a lancé un avis d’appel d’offres pour l’exploitation des 27 blocs pétroliers et 6 blocs gaziers. Des ONG internationales ont dénoncé cette démarche de Kinshasa, estimant qu’elle a des conséquences néfastes sur l’environnement.
Félix Tshisekedi, lors de la dernière Assemblée générale de l’ONU, a clamé haut et fort la détermination d’exploiter ses ressources naturelles dans le respect des normes et accords internationaux ratifiés par le pays.
Laurent Omba