Le Centre de recherches en finances publiques et développement local (CREFDL) dénonce ce qu’il qualifie de « bavure » de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) qui a lancé mercredi 10 avril un appel à candidatures pour le recrutement des auditeurs internationaux et locaux pour son fichier électoral.
Cet appel à candidatures, destiné aux personnes physiques, couvrent seulement deux jours, soit du mercredi à jeudi 11 mai à 17h00 précises.
Dans un communiqué signé ce jeudi par son directeur général, Valery Madianga, le CREFDL estime que ce délai est très court et viole la loi sur les marchés publics.
« L’article 88 alinéa 2 et 3 du décret relatif à la procédure de passation des marchés publics renseigne que le délai minimum requis pour la publicité est fixé à trente (30) jours, à compter de la date de publication de l’avis d’appel à la concurrence jusqu’à la date limite de dépôt des offres. Ce délai peut être ramené à quinze (15) jours, en cas d’urgence dûment motivé et après autorisation spéciale de la Direction Générale du Contrôle des Marchés Publics (GDCMP) », rappelle cette organisation qui estime que l’audit du fichier électoral est une « matière sensible qui ne peut être traitée avec légèreté ».
Ainsi, le CREFDL recommande-t-il à la Cour des comptes de saisir le gouvernement pour solliciter le non paiement de cet audit. A la population, cette organisation demande de « rejeter une procédure opaque qui risquerait d’entraîner le discrédit du processus électoral ».
Les candidats doivent soumettre à la CENI un dossier complet soit par voie électronique (de préférence) soit par livraison physique sous pli fermé.
Par ailleurs, la CENI précise qu’en conformité avec son calendrier du processus électoral l’audit externe est prévu pour 6 jours. « Il y a lieu de noter que des délais calendaires stricts n’offrent pas beaucoup de flexibilité à la Centrale électoral, rendant toute prolongation incertaine », précise l’organe électoral.
Il y a une semaine, l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) avait renoncé à l’idée d’auditer le fichier électoral, évoquant un délai trop court pour la réalisation de cette tâche. Comme solution de rechange, la plénière de la CENI avait décidé de recourir aux experts mixtes nationaux et locaux.
Avant CREFDL, une autre organisation, la Commission africaine pour la supervision des élections (CASE) a accusé Denis Kadima, président de la CENI, d’entreprendre un audit « trompe l’œil ».
Socrate Nsimba