Un jour après avoir annoncé sa candidature à la présidentielle de décembre prochain, Dr. Denis Mukwege a déposé son dossier au Bureau de réception et de traitement des candidatures (BRTC), situé au siège de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) à Kinshasa.
Il a par la suite échangé avec le président de la CENI, Denis Kadima, qui lui a donné un aperçu du processus électoral en cours.
Devant la presse, le Prix Nobel de la paix 2018 est revenu sur les motifs de sa candidature.
« Sur plusieurs plans, notre pays va très mal. Aujourd’hui, nous sommes devant une crise existentielle. Le pays est occupé par des forces étrangères, par plus de 100 groupes armeés à l’Est. Dans ces conditions, on ne gère plus l’intégrité territoriale. Il y a urgence », a-t-il dit, avant de dénoncer la « prédation » contre les ressources minérales congolaises.
« Nos richesses sont bradées et nous vivons dans une situation de prédation sans précédent. Alors que tout le monde déclare que l’avenir de la planète est en République Démocratique du Congo, le Congolais vit malheureusement dans des conditions inhumaines », a déploré Mukwege.
Et de faire observer :
« Hier, c’était l’uranium. Aujourd’hui, le développement électronique, c’est le coltan congolais. Et demain, ce sera notre cobalt pour la transition énergétique. Devant cette situation, nous ne pouvons plus continuer à rester indifférents et laisser les autres gérer nos ressources en nous privant de tout. Le Congolais a toujours répondu absent par rapport à tout ce développement. C’est urgent aujourd’hui de pouvoir faire la part des choses, mettre tout simplement les Congolais sur orbite pour qu’ils soient les gestionnaires de ces biens ».
Le Dr. Denis Mukwege est la septième personnalité à déposer sa candidature à la présidentielle après Matata, Kazadi, Diongo, Rajabo, Mutamba et Muzito.
Hugo Matadi