La Mission d’observation électorale (MOE) de la CENCO (église catholique) et de l’ECC (église protestante) a annoncé, ce mardi au cours d’un point de presse tenu à Kinshasa et à 1 jour des scrutins, la mise en place d’un « Centre de collecte et de traitement des données » (CTCD).
Celui-ci relève d’un système de dépouillement parallèle pour l’élection présidentielle en RDC.
Au totale, l’ECC et la CENCO vont déployer, dès ce mercredi à 5h00’ jusqu’à l’annonce officielle des résultats, 25.000 observateurs dans les 1.056 bureaux de vote répartis dans les 26 provinces, couvrant au total 178 villes et territoires.
Au cours de ce point de presse, co-animé par Mgr Nshole et le pasteur Eric Nsenga, ces deux principales églises de la RDC ont affirmé vouloir vérifier, « de manière indépendante », avec des mises à jour en temps réel sur les réseaux sociaux de la MOE, les résultats des élections, particulièrement la présidentielle.
« Nous allons rendre public le résultat de notre observation électorale conformément à la loi. Nous n’avons pas l’intention de nous substituer à la CENI et nous allons publier notre rapport avant l’arrêt de la Cour constitutionnelle », a précisé Mgr Nshole.
Aussi, la MOE CENCO-ECC a rejeté les allégations qui l’accusent de rouler pour un candidat, expliquant que le seul objectif poursuivi par la mission est de « promouvoir la transparence électorale » qui est, selon Mgr Nshole, « une grande contribution à la paix post-électorale ».
Le prélat catholique a par la suite regretté de voir beaucoup de personnes « prêter des intentions » aux observateurs des églises catholique et protestante.
« Nous sommes là comme observateurs et avec toutes les dispositions mises en place, nous aurons une idée sur le vainqueur. Si ce vainqueur est proclamé par la CENI, qui qu’il soit, s’il correspond à notre observation, nous allons dire que le résultat de la CENI parait cohérent par rapport à ce que nous avons observé. Dans le cas contraire, nous le dirons également. Nous allons rendre compte de notre observation dans le respect de la Loi », a promis Mgr Nshole.
Pour sa part, Eric Senga a insisté sur le rôle de la MOE qui « n’est pas de contester le résultat du vote », tout en émettant le vœu de voir la publication de l’élection présidentielle être « un moment de fête ».
Avec 16.000 observateurs de moins qu’en 2018, Eric Senga ne pense pas que cela va impacter sur la crédibilité de la mission car comptant également sur les « observateurs citoyens ».
Pour les élections de 2023, la MOE CENCO-ECC est, comme en 2018, la plus importante mission d’observation électorale.
Hugo Matadi & Yvette Ditshima