La Mission internationale d’observation électorale (MIOE) du Centre Carter a publié le week-end les conclusions de son rapport intérimaire après les scrutins du 20 décembre, marqués par des « efforts significatifs accomplis par la Commission électorale nationale (CENI) et d’autres autorités ».
Dans son rapport, le Centre Carter a toutefois déploré « les décisions tardives de la CENI concernant les conditions d’extension des opérations de vote, et le manque d’informations sur le nombre et les emplacements des bureaux de vote qui n’ont pas ouvert ».
En ce qui concerne particulièrement la présidentielle, l’institution américaine a noté que les résultats provisoires, publiés le 31 décembre par la CENI, puis confirmés quelques jours plus tard par la Cour constitutionnelle, ne se fondent que sur « 64.196 bureaux de vote sur un total de 75.478 bureaux ». Ce total représente 85% des sites de votes prévus par l’instance organisatrice des élections.
Tout en saluant l’effort de transparence fourni par la CENI, en procédant à l’affichage progressive des résultats partiels sur des écrans, tout juste deux jours après la présidentielle, le Centre Carter a dit attendre la publication des « résultats intégraux ».
Les 9 experts électoraux et les 24 observateurs long terme (OLT) du Centre Carter ont en effet constaté que les résultats et le taux de participation annoncés sont encore « partiels puisque la CENI n’a centralisé que 85% des résultats du total des bureaux de vote annoncés ».
De plus, selon le rapport du Centre Carter, les résultats annoncés « n’étaient pas basés sur la compilation au niveau des CLCR, comme l’exige la loi électorale ».
« Les résultats compilés au niveau des CLCR devaient être signés par les membres des CLCR et les témoins des partis politiques, avant d’être transmis à la CENI. Au lieu de cela, les résultats provisoires ont été compilés sur la base des résultats reçus des dispositifs électroniques de vote », lit-on dans le rapport.
Pour justifier cette démarche, le président de la CENI avait brandi l’article 67bis de la même loi électorale qui autorise à la CENI de prendre « toutes les dispositions utiles pour une transmission rapide et sécurisée des résultats électoraux (…) afin de garantir la vérité des urnes ».
Dans le rapport préliminaire rendu le 22 décembre, le Centre Carter avait félicité la CENI pour des élections « compétitives », marquées par « l’engagement des citoyens en tant que responsables électoraux, témoins des partis, observateurs, candidats et électeurs ». Pour cette institution américaine, la mobilisation du peuple congolais « a démontré (sa) ferme attachement à la démocratie ». Ce Centre avait également salué l’inclusivité du processus.
Yvette Ditshima