Candidat malheureux à la présidentielle de décembre dernier, Moïse Katumbi a, dans un communiqué ce lundi, exigé la suspension du processus électoral, après l’annulation des voix et l’invalidation de 82 candidats aux législatives nationales par la Commission électorale nationale indépendante (CENI).
Parmi eux, douze sont de l’UDPS et deux d’Ensemble pour la République. Pour le reste, il s’agit principalement des candidats des listes des partis et regroupements politiques de l’Union sacrée.
Dans sa décision publiée vendredi dernier, la CENI avait justifié la mise à l’écart de ces candidats par la fraude, le bourrage d’urnes, le vandalisme des matériels électoraux ou encore la détention illégale des dispositifs électroniques de vote (DEV).
Suffisant pour relancer le débat sur la crédibilité du processus électoral, alors que l’Opposition réclame depuis fin décembre l’annulation des scrutins qu’elle qualifie d’un « simulacre d’élections ».
Quant à elle, la Mission d’observation électorale des églises catholique et protestante (MOE CENCO ECC) avait appelé, le 4 janvier, à la mise sur pied d’une « Commission indépendante et mixte » afin de « faire la lumière sur les cas documentés par les différentes parties prenantes » et garantir ainsi « l’acceptation des résultats à chaque niveau des scrutins ».
A la place, la CENI a semblé s’appuyer sur une « commission des irrégularités », créé en son sein. Ce qui n’est pas de nature à contenter Moïse Katumbi, arrivé second, derrière le président sortant. « La CENI, au lieu de se conformer à cette recommandation, se précipite, en dehors de la commission indépendante et mixte à annuler les élections dans certaines circonscriptions, les suffrages obtenus par certains candidats… », a déploré le président du parti politique Ensemble pour la République pour qui la « décision précipitée de la CENI » est une « fuite en avant » mais aussi « un grave aveu des irrégularités » de la CENI.
Pour l’ancien gouverneur de l’ex-Katanga, rien « ne remplacera la création de la commission indépendante et mixte recommandée par la MOE CENCO-ECC ». Désormais, il appelle à la suspension du processus électoral « dans son entièreté en attendant la création de la commission et la fin des investigations qu’elle mènera ».
La déclaration de Katumbi intervient deux jours après une déclaration commune d’un groupe de candidats à la présidentielle dont lui qui a appelé une fois de plus à l’annulation des scrutins.
Yvette Ditshima