Martin Fayulu, leader de Lamuka et un des principaux opposants au régime en place, a été ce jeudi en conférence de presse, largement dominée par les questions sécuritaires dans l’Est de la RDC et leurs incidences sur l’avenir du pays.
Fayulu n’y est pas allé par le dos de la cuillère pour charger Tshisekedi de, dit-il, planifier le prolongement de son premier mandat (qui expire en janvier prochain) au-delà du délai constitutionnel.
« L’un des stratagèmes de messieurs Kagame et Tshisekedi serait de brandir l’impossibilité d’organiser l’enrôlement des électeurs dans les territoires sous occupation du M23/RDF comme motif de glissement du mandat constitutionnel », a déclaré ce leader de Lamuka, non sans prévenir que « nous ne l’accepterons jamais ».
Quelques jours plus tôt, Félix Tshisekedi, devant la tribune du Conseil des Nations Unies pour les droits de l’homme à Genève, a affirmé que « la persistance de la guerre à l’Est de notre pays risque d’hypothéquer le processus électoral dont les opérations d’enrôlement sont déjà en cours par suite du déplacement massif des personnes des zones des combats, de l’insécurité et de l’inaccessibilité à ces zones ».
Ses inquiétudes ont été partagées par Denis Kadima, président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), au cours d’une conférence de presse animée mardi à Kinshasa.
Alors que les opérations d’enrôlement des électeurs se poursuivent normalement dans les zones opérationnelles 2 et 3, certains coins de la province du Nord-Kivu occupés par le M23 ne sont pas (encore) concernés.
« A ce jour, en plus des 11 groupements passés sous occupation du M23/RDF en territoire de Rutshuru, aucun centre d’enrôlement n’a ouvert dans les 3 groupements non-occupés : Kanyaboyonga, Mutanda et Bukombo », a rapporté Martin Fayulu.
Dans le territoire de Masisi, a-t-il ajouté, seuls deux groupements (Kamuronza et Mupfuni Shanga) sur les 19 ont vu leur centre d’inscription ouvrir les portes. Et ce, pendant moins d’une semaine.
Laurent Omba