La Commission d’intégrité et de médiation électorales (CIME) a réagi ce vendredi à la publication par la CENI de la feuille de route électorale 2025–2029. Si elle salue l’initiative comme un rappel du cadre démocratique établi par la Constitution et le pacte de Sun City, elle n’en demeure pas moins critique sur plusieurs aspects.
D’un côté, la CIME note positivement la volonté affichée par la CENI d’éviter tout glissement du calendrier électoral et de corriger les faiblesses du passé, notamment en ce qui concerne l’actualisation du fichier électoral. De l’autre, elle juge la planification irréaliste, évoquant notamment l’annonce d’élections locales alors que celles de 2023 n’ont pas encore permis l’installation effective des élus.
La CIME tire surtout la sonnette d’alarme sur la marginalisation de l’éducation civique et de la sensibilisation électorale, qu’elle considère comme des piliers essentiels du processus démocratique. Selon la commission, cette négligence a contribué à l’incivisme, aux violences et à la désaffection des électeurs lors des précédents scrutins. Elle craint que cette lacune ne transforme une vaste opération démocratique en simple exercice administratif.
Face à ces limites, la CIME appelle la CENI à assumer pleinement son rôle en matière de sensibilisation, le gouvernement à accélérer la pacification du territoire, le Parlement à initier les réformes nécessaires, et la société civile à assurer une veille citoyenne rigoureuse.
La feuille de route est un signal important, conclut-elle, mais elle ne suffira pas sans une réelle volonté d’action et une vision inclusive du processus électoral.
Giscard Havril Mane