Incapable de désigner un ticket commun pour l’élection des membres du bureau définitif du Sénat, la méga-plateforme de soutien au président Tshisekedi envoie à nouveau l’image négative, d’un conglomérat d’invidualistes.
Le nouveau président du Sénat et les membres de son bureau ne seront pas connus ce 10 août. L’élection prévue à cette date a été une fois de plus reportée. Officiellement, pour des raisons d’ordre sécuritaire et logistique. Mais la vraie raison est un secret de polichinelle : les sociétaires de l’Union sacrée de la nation qui forment la majorité n’ont pas pu dégager un consensus sur le ticket. En particulier, sur le poste du candidat président.
Trois membres de l’Union sacrée ont séparément présenté de candidature à ce poste. Il y a l’ancien Premier ministre, Sama Lukonde, présenté par ses soutiens comme le candidat désigné par Félix Tshisekedi. Ce que ne veut pas entendre le parti présidentiel : l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) porte la candidature de l’ancien gouverneur du Maniema, Idrissa Mangala. Entre les deux, le patriarche Jonas Munkamba qui aurait le soutien des alliés de l’UDPS.
Elle est là, la nouvelle démonstration d’une absence de cohésion d’un groupe qui détient pourtant l’écrasante grande majorité. Une désunion qui a fini par irriter Félix Tshisekedi qui a ordonné, selon des sources internes, la réunion du présidium et des chefs des regroupements représentés au Sénat, convoquée cet après-midi par Augustin Kabuya, le coordonnateur de la majorité.
Vers une primaire ?
L’élection des membres du bureau du Sénat n’est pas la seule épreuve qui a étalé les divisions au sein de cette famille politique hétéroclite. C’était déjà le cas de l’élection du bureau de l’Assemblée nationale. Alors que, là encore, Vital Kamerhe a été présenté comme le choix de Félix Tshisekedi, deux autres membres du présidium de l’Union sacrée avaient présenté leur candidature : le président sortant de la chambre basse Christophe Mboso et l’ancien président du Sénat, Modeste Bahati.
Pour les départager, une primaire inédite a été organisée en dernière minute, laquelle a été remportée par Vital Kamerhe. Allons-nous vers une nouvelle primaire pour le poste de président du Sénat ? L’on en saura un peu plus à la fin de la journée.
Seul Tshisekedi fait l’unanimité
Des divisions ont également apparu après la nomination du gouvernement. Mécontents du casting, plusieurs responsables des regroupements membres ont même exigé en interne que le chef de l’Etat revienne sur son Ordonnance. Il ne l’a pas fait mais, mardi dernier lors d’une interview accordée à Top Congo et Congo Indépendant, Félix Tshisekedi a promis un remaniement gouvernemental d’ici janvier 2025, alors que l’actuelle équipe vient à peine d’entrer en fonction.
Au sein de l’Union sacrée, seule sa candidature à la présidentielle 2023 avait fait l’unanimité.
Dominique Malala