Le Groupe d’étude sur le Congo (GEC) et son partenaire de recherche Ebuteli ont lancé ce lundi la publication d’une série de rapports sur les structures de mobilisation comme moyen d’examiner les canaux de redevabilité dans le pays.
Cette série, intitulée « Mukalenga wa Bantu », a commencé par l’église catholique en République démocratique du Congo avec un titre évocateur : « au milieu du village ou au cœur de la contestation ».
Ce rapport qui revient notamment sur les mobilisations de l’église à travers la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) et le Comité laïc de coordination (CLC) entre 2015 et 2018 pour obtenir l’organisation des élections et le départ de Joseph Kabila au terme de ses deux mandats constitutionnels, indique que l’accent, dans ces mobilisations, est mis beaucoup plus sur les élections.
L’étude évoque « une opportunité manquée », le fait pour l’église de s’être « trop concentrée sur l’aspect strictement électoral de la démocratie au Congo -l’acte de voter, la présentation des résultats et l’intégrité de la Commission électorale nationale indépendante (CENI)- ».
Cela, « à l’exclusion relative d’autres aspects clés de la démocratie et de la justice sociale : une population qui comprend ses intérêts, se mobilise en fonction de ceux-ci et demande des comptes à ses dirigeants ».
Pour GEC et Ebuteli, l’Église catholique, aux côtés d’autres groupes d’intérêt, pourrait jouer un rôle clé en fournissant l’espace physique, les réseaux sociaux et l’impulsion morale pour ce type de mobilisation ».
« La faiblesse du système démocratique congolais dépasse la fraude électorale. Une fois au pouvoir, les élus déploient rarement une vision programmatique du progrès pour laquelle les électeurs peuvent les tenir responsables. L’Église catholique, notamment en raison de l’importance qu’elle accorde à la justice sociale et à la pauvreté, a le potentiel de mobiliser l’électorat et de susciter des discussions autour de ces priorités politiques au Congo. Ce que les ONG ont eu du mal à faire en dehors d’une élite restreinte », peut-on lire dans ce rapport.
Les prochains rapports dans cette série concerneront l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) de Felix-Antoine Tshisekedi et le Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD) de Joseph Kabila. Il sera aussi question des clubs de football, utilisés pour des politiques à des fins d’influence.
Socrate Nsimba