Treize évêques membres de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) ont établi un réquisitoire sévère de l’organisation des élections du 20 décembre et attribuent la première responsabilité des cas de fraude à la Commission électorale nationale indépendante (CENI).
« Celui qui se livre à la fraude n’habitera pas dans ma maison ». Cet extrait biblique a inspiré les archevêques et évêques de la CENCL pour titrer leur déclaration à l’issue de leur rencontre à Kinshasa du 15 au 16 janvier.
Ils sont treize évêques et archevêques membres de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) à dénoncer dans cette déclaration une « catastrophe électorale » de part l’« étendue et l’ampleur » des irrégularités et incidents déplorés dans l’organisation des élections du 20 décembre dernier.
Ces scrutins ont été marqués notamment par l’ouverture tardive des bureaux de vote, la prolongation des opérations de vote sur plusieurs jours dans certains endroits et des cas flagrants de vote, notamment la découverte des machines à voter entre les mains des particuliers.
La première responsable de cette « catastrophe » est, selon les prélats catholiques, la Commission électorale nationale indépendante (CENI) à qui ils reprochent une « obstination à organiser des élections par défi, en violation du cadre juridique et de l’administration électorale ».
« La CENI devrait s’interroger sur son rôle dans cet emboglio, car c’est elle qui a le contrôle exclusif de toutes ces machines et elle ne s’est jamais plainte d’un vol quelconque de son matériel », peut-on lire dans ce document.
Le 5 janvier, la CENI a annulé les suffrages des 82 candidats présumés auteurs des faits de fraudes et de tricherie. Mais pour les princes de l’Eglise, l’institution électorale s’est arrangée à se positionner comme « juge et partie » en lieu et place d’accéder à la demande de la mise en place d’une commission mixte et indépendante pour des enquêtes. Aussi, la CENI n’a-t-elle jamais livré la deuxième liste promise des personnes à sanctionner.
La rédaction