Le Centre de recherche en finances publiques et développement local (CREFDL) a rendu public, ce lundi à Kinshasa, son rapport final sur le contrôle citoyen de l’utilisation des fonds alloués aux élections en RDC, mettant en avant la « crédibilité budgétaire et la transparence des marchés publics ».
Durant son contrôle citoyen, ce groupe d’experts en finances publiques a dit avoir remarqué l’octroi « des avantages indus au personnel politique de la CENI en violation du cadre légal ».
Ayant rang de ministre, le président de la Commission électorale nationale indépendante a droit, selon le CREFDL, à 9.000 dollars de frais d’installation, 8.866 dollars pour les autres membres qui ont rang de vice-ministre.
« Ce qui coûterait 133.137 USD, alors que la CENI a obtenu du gouvernement 2 millions de dollars en décembre 2021. Par ailleurs, la dotation des véhicules aux 15 membres de la CENI, dès leur installation est irrégulière », lit-on dans le rapport.
Ces disparités constituent, selon cette structure de la Société civile, un « indice de détournement de denier public ».
Face à cette situation, le CREFDL appelle à un audit de la CENI par des organes de contrôle habilités au pays, notamment l’Inspection générale des finances, la Cour des comptes et l’Assemblée nationale alors que ces dernières années ont été marquées par « l’absence des missions de contrôle face à la gestion calamiteuse des fonds publics alloué à la CENI ».
En même temps, la structure a recommandé « l’ouverture des enquêtes sur la gestion des fonds alloués au processus électoral » afin de « réprimer les mauvaises pratiques ».
Le rapport du CREFDL, réalisé avec l’appui de Democracy Reporting International (DRI), est une étude comparative entre le budget et le système de passation des marchés publics du processus électoral de 2016-2019 et celui de 2021-2023.
Yvette Ditshima