Des représentations des pays et organisations de la communauté internationale à Kinshasa ont rendu ce vendredi une déclaration par laquelle elles expriment leurs « préoccupations » face aux récents événements survenus dans la sphère socio-politique de la RDC.
Quinze pays, dont la France, les USA, le Japon et la Belgique, ainsi que la Délégation de l’Union européenne sont inquiets de « l’usage excessif de la force en réponse aux récentes manifestations, les restrictions imposées à la liberté de mouvement ainsi que les arrestations arbitratres ».
Lors de la marche de l’opposition, le 20 mai dernier à Kinshasa, les forces de l’ordre ont violemment réprimé les manifestants faisant notamment usage de gazs lacrymogènes. L’illustration de cette violence a été le passage à tabac d’un mineur, présenté par la police comme un « délinquant » alors qu’il est « élève » selon ses parents.
Au lendemain de cette marche, Moïse Katumbi, un des leaders de l’opposition, a été empêché de se rendre au Kongo Central où il devrait tenir un meeting. Comme lui, un autre leader de l’opposition, Augustin Matata Ponyo, s’est vu interdit de tenir une conférence dans une université du pays.
Pour couronner ce que les anti-régime qualifient de « dérive dictatoriale », le conseiller spécial de Katumbi, Salomon Kalonda, a violemment été arrêté mardi par les renseignements militaires sur le tarmac de l’aéroport de N’Djili. Des opposants et acteurs de la société civile ont dénoncé une « arrestation arbitraire » et même un « enlèvement ».
« Nous prenons note de l’annonce d’enquêtes, et nous les encourageons, sur l’usage excessif de la force par les forces de sécurite lors des manifestations. Les forces de sécurité doivent respecter les droits des citoyens qui sont inscrits dans la constitution », a martelé la communauté internationale, soulignant en même temps que « la liberté d’expression, de la presse, de réunion, dassociation et de mouvement sont des éléments essentiels d’un processus -électoral- libre, équitable et pacifique ».
Pour la communauté internationale, tous les acteurs politiques, de l’opposition comme de la majorité, ont l’obligation de « veiller à ce que ce processus electoral soit pacifique et de rejeter toute incitation à la violence ».
Les ambassades signataires de cette déclaration sont les États-Unis, l’Allemagne, la Belgique, le Canada, l’Espagne, la France, la Grèce, l’Italie, le Japon, les Pays-Bas, le Portugal, le Royaume-Uni, la Suède, la République Tchèque, et la Délégation de l’Union européenne.
Laurent Omba