Aimé Mukanda, notable de Rutshuru, a fait part à INFOS.CD des inquiétudes de la société civile autour des opérations d’identification et d’enregistrement des électeurs dans l’aire opérationnelle 3, particulièrement en territoire de Rutshuru, quasi-complètement contrôlé par les rebelles du M23.
Dans cette aire, l’enrôlement des électeurs doit débuter ce jeudi. Mais, la situation sécuritaire qui ne cesse de se dégrader dans le Nord Kivu, laisse planer le doute quant à la réalisation de ces opérations.
« En territoire de Rutshuru, nous ne savons pas notre sort vu que plusieurs personnes sont en déplacement suite à cette guerre injuste nous imposée par le Rwanda. Et nous demandons des éclaircissements de la part de la CENI sur le processus électoral en cours. Notre inquiétude c’est de savoir si réellement l’enrôlement aura lieu dans ce territoire abandonné par les populations », a dit Aimé Mukanda, notable et membre de la société civile du Nord Kivu.
Et de suggérer :
« Si la CENI tient au lancement de cette opération, qu’elle enrôle la population dans le milieu où ils se sont réfugiés. A chaque centre d’inscription, un ou deux bureaux doivent être réservés aux déplacés pour le compte de leur circonscription ».
Pour Aimé Mukanda, tout le Nord-Kivu sera solidaire aux populations de Rutshuru, Masisi et Nyiragongo au cas où l’enrôlement ne sera pas organisé en faveur de celles-ci.
« S’il est décidé qu’il n’y aura pas d’enrôlement dans le milieu occupé par des terroristes du M23 que cela soit fait pour toute la province car il n’y a pas de Nord-Kivu sans les territoires de Rusthuru, Masisi et Nyiragongo », a-t-il prévenu, soutenant qu’il « n’est pas question pour le Nord-Kivu de vivre la même situation que Beni et Yumbi en 2018 ».
Hugo Matadi