Les cultes se sont déroulés normalement ce dimanche dans les paroisses catholique et protestante. Les menaces des personnes non autrement identifiées n’ont pas été exécutées. Reportage.
Ce dimanche 16 février, ce n’est pas la grande affluence habituelle des premières messes à la paroisse Saint Joseph de Matonge. Plus ou moins un tiers de places est vide. » Cela prouve que beaucoup ont eu peur de défendre sa foi. Or, un chrétien n’a pas peur, même sous les balles « , remarque l’officiant du jour, après l’asperge.
Malgré tout, la célébration eucharistique s’est déroulée dans le calme. Devant l’enclos principal, un groupe de policiers déployés pour s’assurer que personne ne vienne perturber la messe. C’etait le cas dans plusieurs autres paroisses.
Ces derniers jours, sur les réseaux sociaux, des gens se passant comme des soutiens au pouvoir en place promettaient d’empêcher le déroulement des cultes dans des paroisses catholique et protestante.
Ces deux confessions religieuses sont reprochées de fréquenter les « ennemis » du pays. Ces derniers jours, une délégation de la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco) et de l’Eglise du Christ au Congo (ECC) consulte différents acteurs pour une sortie pacifique de la crise sécuritaire dans l’est de la RDC.
Outre Felix Tshisekedi, elle est allée jusqu’à Goma à la rencontre des responsables de la rébellion, avant l’étape de Kigali où elle a été reçue par Paul Kagame. La délégation a aussi rencontré hier les représentants de Joseph Kabila (Nehemie, Shadari, Makila) et des opposants Franck Diongo ou encore Jean-Claude Mvuemba.
Cette initiative des Eglises n’est pourtant pas du goût de l’Union sacrée de la nation, la megaplateforme de soutien à Félix Tshisekedi. En première ligne, l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS).
Toutefois, le parti présidentiel, par l’entremise de son secrétaire général, Augustin Kabuya, avait vendredi déconseillé toute attaque contre des églises.
Dans un communiqué samedi, l’archevêque de Kinshasa, invitait ses fidèles à la « prudence, à la vigilance et à la protection de nos infrastructures » et surtout de ne pas » céder aux intimidations « . Un message récité ce dimanche dans toutes les paroisses.
Finalement, il y a eu plus de peur que de mal. L’apocalypse promise à ces églises n’a pas eu lieu.
Socrate Nsimba