Le retour des pluies dans la ville de Kinshasa ne fait pas que le malheur de ceux qui voient leurs habitations et rues être inondées. Il fait surtout le bonheur de ceux, ils sont des millions, qui n’ont pas accès à l’eau potable.
Dans certains quartiers des communes de Mont Ngafula et Selembao, les pluies tombent commune une manne venue du ciel.
Le cas des habitants des quartiers Herady, Ngafani et Libération qui n’ont plus revu une goutte d’eau de la Régie de distribution d’eau (RÉGIDESO) depuis des années.
Dans ces quartiers, ils recourent généralement aux points de forage montés par des particuliers, en échange d’un paiement selon le récipient.
Un récipient de 25 litres d’eau est vendu à 500 francs. Les 15 et 20 litres sont négociés entre 200 et 300 francs.
Et quand la pluie tombe, c’est une occasion bénie de se faire des économies.
« Acheter l’eau au forage nous coûte cher. Une dépense qui peut s’élever jusqu’à 17 000 francs par jour pour une grande maison comme la mienne. Le fait de puiser l’eau de pluie me permet d’épargner cette somme pour les jours à venir », indique Solange, une habitante du quartier Ngafani.
Ce manque d’eau a aussi fait émerger une activité de débrouillardise. Masiya, la trentaine, se fait livreur d’eau à domicile.
Chaque jour, il sert de l’eau potable dans des parcelles.
Pour lui, par contre, les jours de pluie ne sont pas une bénédiction. Cela voudrait dire : pas de clients.
Gladys Bokeme