Kinshasa ne digère toujours pas le protocole conclu entre l’Union européenne (UE) et le Rwanda pour la création de la chaîne des valeurs pour les minerais stratégiques et critiques. Quelques heures après le communiqué du ministère des Affaires étrangères, c’est au tour de Patrick Muyaya, porte-parole du gouvernement, d’en remettre un couche via son compte Twitter.
Muyaya a vu particulièrement d’un mauvais œil ce protocole qui réunit une « institution qui promeut et défend les droits humains » et un pays « qui bat le record en terme de violation des droits humains les plus élémentaires ».
Muyaya a, du reste, rappelé que le Rwanda ne possède pas les matières premières faisant l’objet de l’accord. Si le chef de la diplomatie congolaise a rappelé le « pillage des ressources » perpétré par le régime de Paul Kagame sur le territoire congolais, Muyaya lui a enfoncé le clou, qualifiant le Rwanda d’un « pays receleur », c’est-à-dire vendant et se vantant pour des minerais volés.
Ainsi, Kinshasa veut voir l’Union européenne revenir à la maison car, estime Muyaya, il n’est « jamais tard pour bien faire », surtout que le Rwanda n’a éprouvé « ni compassion, ni considération pour les millions des morts, les déplacés, victimes de cet odieux pillage » qui dure depuis bientôt 30 ans.
Le gouvernement congolais, qui attend de l’Union Européenne une clarification, craint surtout que ce protocole, conclu quelques jours après de promesses d’aide militaire de la Pologne, pays membre de l’Union européenne, au Rwanda vienne accentuer la crise dans l’Est de la RDC.
Yvette Ditshima