L’ancien Premier ministre Matata Ponyo s’est présenté ce lundi devant la Cour constitutionnelle où il est poursuivi pour détournement des deniers publics dans l’affaire portant sur le parc agro-industriel de Bukanga Lonzo. Pour cette première comparution depuis les élections de 2023, Matata s’est présenté en personne, accompagné d’un parterre d’avocats.
Lors de cette audience, la défense a développé plusieurs préalables, évoquant notamment une quarantaine de violations « massives et flagrantes » de la Constitution durant la phase pré-juridictionnelle. Devant les juges constitutionnels, le député national a rappelé sa confiance en la justice.
« L’exil m’a été donné, j’ai refusé. Je fais confiance », a-t-il déclaré, avant d’étaler son argumentaire. Selon lui, Jean-Paul Mukolo, ancien Procureur général près la Cour constitutionnelle a été le premier à violer la Loi en sollicitant l’autorisation des poursuites contre un ancien Premier ministre.
« Un Procureur général près la Cour constitutionnelle ne peut pas s’adresser au président du Sénat. La Constitution ne le permet pas, la procédure ne le permet pas et l’objet même de cette demande ne le permet pas », a fustigé celui qui a été élu député national depuis 2023.
La deuxième violation de la Constitution aura été, selon Matata Ponyo, de passer outre le refus de la plénière du Sénat de lever ses immunités. Face à autant de violations, la défense a appelé la Cour à revenir à la raison et se déclarer « incompétente » pour juger un ancien Premier ministre mais aussi dire « irrecevable » l’action du ministère public.
A l’annonce de la reprise de ce procès en début d’année, Matata Ponyo avait soulevé des « motivations politiques » alors qu’il est poursuivi, avec l’ancien gouverneur de la Banque centrale, Deo Gratias Mutombo, et l’entrepreneur sud-africain Christo Grobler, pour détournement de près de 115 millions de dollars destinés au projet du parc agro-industriel de Bukanga-Lonzo.
Djesany Sundi