Lors d’une messe ce samedi à la paroisse Saint-Pierre-et-Paul, dans le diocèse de Tshilumba (Kasaï), l’évêque Sébastien Ngena Ntumba a critiqué les débats sur un éventuel changement de la Constitution en République démocratique du Congo.
Dans un message direct au président Félix Tshisekedi et à ses alliés, le prélat a estimé que le véritable problème du pays ne résidait pas dans la Constitution, mais dans la moralité des dirigeants.
« Ce ne sont pas les textes qu’il faut changer, mais les hommes. Si les Congolais restent inchangés, mille Constitutions ne suffiront pas à faire avancer ce pays », a-t-il déclaré.
L’évêque a dénoncé des pratiques qu’il considère comme les véritables obstacles au progrès du pays, notamment la corruption au sein des institutions, le tribalisme, qui alimente les divisions et le manque de sincérité et l’appât du gain des dirigeants.
Il a ajouté que même une « Constitution paradisiaque » resterait inefficace si les comportements des responsables politiques ne changeaient pas.
Cette intervention intervient alors que le débat national est enflammé autour de la révision ou changement de la Constitution. Ce projet, évoqué à plusieurs reprises par le président Tshisekedi, a suscité des critiques de la part de l’opposition, de la société civile, et des évêques catholiques.
L’Église catholique, qui joue un rôle majeur dans le paysage politique congolais, s’est déjà prononcée par le biais de la CENCO pour appeler à une mobilisation générale pour décourager ce projet qu’ils qualifient de « dangereux » pour le pays.
Sébastien Ngena a aussi interpellé les citoyens, les exhortant à examiner leurs propres comportements et à œuvrer pour un changement intérieur, condition sine qua non pour une transformation durable du pays.
Yvette Ditshima