L’Observatoire de la dépense publique (ODEP) a salué lundi dans un communiqué de presse le récent rapport de l’Inspection générale des finances (IGF) sur le contrat sino-congolais.
L’IGF a établi dans ce rapport que la RDC n’a bénéficié que de 822 millions de dollars d’infrastructures contre plus de 11 milliards de dollars pour les entreprises chinoises qui exploitent les ressources minières du pays et leurs banques.
Cette organisation de la société civile a plaidé par ailleurs pour la suspension puis l’annulation de ce contrat.
Alors que l’essentiel du communiqué de l’ODEP est resté dans l’analyse du rapport de l’IGF, c’est sa conclusion qui a intrigué : « Somme toute, l’ODEP rappelle que lorsque la RDC signait avec la Chine le contrat SICOMINES, Joseph Kabila était président de la République ; Adolphe Muzito était Premier ministre ; Augustin Matata Ponyo était ministre des Finances ; Moïse Katumbi était gouverneur du Katanga. »
Déclaration politiquement orientée
Cette conclusion est tombée comme un cheveu sur la soupe, de l’avis des observateurs. Mais elle est loin d’être fortuite : Adolphe Muzito, Matata Ponyo et Moïse Katumbi sont des candidats pressenti et déclarés à la présidentielle de décembre 2023.
« La déclaration d’ODEP est politiquement orientée. Ça sent de la manipulation politique », commente le journaliste Éric Wemba dans un média de la place.
Lors de la signature de l’accord sino-congolais en octobre 2007, Adolphe Muzito n’était pas encore Premier ministre. Il l’est devenu une année après, en octobre 2008. Et quand l’exécution du contrat a commencé en 2012, il n’était plus à la tête du gouvernement.
« Je n’ai jamais signé des contrats chinois. Ils ont été signés 2008 alors que j’étais D.G du Bceco [Bureau central de coordination] et non ministre des Finances. L’exécution de ces contrats se faisait exclusivement par le Bureau de suivi des contrats chinois qui dépendait de la Présidence et non du gouvernement », réagit en ce qui le concerne, Augustin Matata Ponyo.
Moïse Katumbi peut aussi s’approprier la dernière partie de la réaction de Matata Ponyo. Bien qu’il soit en 2008 gouverneur du Katanga, il n’avait pas participé à la signature dans cet accord dit du « siècle », encore moins à sa mise en œuvre.
Socrate Nsimba