Le Cadre de Concertation des Forces Politiques et Sociales, par la voix des opposants Claudel Lubaya et Seth Kikuni, appelle à l’ouverture d’une enquête judiciaire après les graves révélations de l’ancien ministre des Finances, Nicolas Kazadi, sur la gestion des fonds publics au sommet de l’État.
Dans un communiqué parvenu à Infos.CD, ces opposants estiment que les déclarations de Kazadi « apportent un éclairage indéniable sur la gouvernance de Monsieur Félix Tshisekedi, et exposent des pratiques obscures dans la gestion des finances publiques, assimilées à un patrimoine familial ».
Ils dénoncent notamment le détournement présumé de 30 millions de dollars issus du contrat chinois, qui auraient été distribués comme « jetons de présence » à l’entourage présidentiel. Une manœuvre qualifiée de « haute trahison » par les signataires, en vertu des articles 56 et 57 de la Constitution.
« Ces révélations ne sont pas des faits isolés. Elles s’inscrivent dans une gouvernance marquée, depuis 2019, par une concentration des ressources publiques entre les mains du clan présidentiel, qui a consolidé un système clientéliste au sommet de l’État », déplore le Cadre de Concertation.
Face à ce qu’ils qualifient de « mise à nu du système de prédation au pouvoir », les opposants invitent le Procureur général près la Cour de cassation à ouvrir une information judiciaire urgente, afin de faire toute la lumière sur les accusations portées par Nicolas Kazadi.
Dimanche dernier, lors d’une sortie médiatique, L’ancien ministre des finances a déclaré qu’environ 50 établissements publics ont été créés sans aucune prévision financière pour leur fonctionnement.
Nicolas Kazadi a également fustigé la manière dont les fonds publics sont gérés dans certaines institutions, évoquant une culture de jouissance immédiate. « Dès qu’un financement arrive, la priorité devient le partage, avant même de penser à l’utilisation ou à l’impact. C’est ça, le vrai problème », avait-il martelé.
Cephas Kabamba