En matière d’amitié, les pays opèrent comme les hommes : on s’éloigne d’un ami arrogant, qui vous humilie, qui soutient vos ennemis. Avec beaucoup de promptitude, on s’approche d’un ami sincère. Le Président Félix-Antoine Tshisekedi peut se servir de cette réalité de la vie pour éviter des homologues qui utilisent les invitations diplomatiques afin d’exposer leur mépris. De la même manière que les Saintes Ecritures disent qu’heureux l’homme qui ne s’assied pas en compagnie des moqueurs, nous voulons ici dire qu’heureux le Chef de l’Etat qui ne visite pas ses homologues qui se moquent de lui et de son pays.
Au lieu d’offrir à la France les opportunités d’investir en RDC, les autorités congolaises feraient mieux de commencer par lui demander de dédommager ce pays pour son incompétence et son ignorance des règles internationales en laissant les rebelles Hutus entrer sur notre territoire avec des armes dont ils se sont servies pour tuer les populations congolaises et piller les minerais.
La France a plus fait du mal à la République Démocratique du Congo en plantant en 1994, les causes lointaines du conflit entre notre pays et le Rwanda. A travers l’opération Turquoise, elle avait fait passer les rebelles Hutus armés et cela deviendra la raison continuellement utilisée par le Président Paul Kagamé pour justifier son incursion répétée à l’Est de la RDC.
Admettons-le, la France veut jouer un rôle trop important qui ne cadre ni avec l’histoire et encore moins avec l’économie. La France n’a pas colonisé la République Démocratique du Congo, moins encore, elle n’y possède pas de grands investissements. Cependant elle veut traiter ce pays comme elle le fait dans ses ex-colonies.
Les désagréments diplomatiques et protocolaires intolérables lors de la visite du Président Félix Antoine Tshisekedi à Paris.
Toujours un accueil avec réserve, soit on le reçoit par une porte moins officielle, soit on le prive carrément du traditionnel tapis rouge. Au premier quinquennat, on reprochait faussement à notre Président d’avoir accédé au pouvoir par « un arrangement à l’africaine », une expression qui traduit le mépris de tout ce que font les dirigeants africains. Mais curieusement, dans le second quinquennat, où tout le monde sait qu’il a remporté un succès électoral indiscutable ; pour preuve évidente, les 5 centres électoraux du 20 décembre 2023 organisés au sein de la diaspora congolaise en Belgique, en France, au Royaume Uni, au Canada et aux USA, lui avaient donné une large victoire. Aucun de ses concurrents n’avait franchi la barre de 25%. Tandis que le président Félix Tshisekedi avait ses 70% partout. Ces résultats ont été confirmés avec la même proportion sur l’ensemble du territoire national. Il est donc entré dans son second quinquennat avec plus de légitimité que plusieurs présidents de sa génération !
Mais curieusement, toujours en Occident, on continue à le recevoir, en portant des gants, par des portes dérobées ! Tshisekedi et son peuple, surtout sa diaspora, comprennent très bien cette mauvaise attitude.
Depuis l’époque du Président François Hollande en passant par celle du Président Emmanuel Macron, la France semble vraisemblablement avoir choisi d’afficher très peu de considération diplomatique pour les Présidents de la Républiques Démocratique du Congo.
Un certain nombre de pays de l’Europe ont accordé peu d’intérêt à la réélection de Félix Tshisekedi. Rappelons en passant que c’est à travers des ministères et le personnel administratif que certains pays Européen lui avaient adressé leurs félicitations pour sa réélection : la France l’a fait par le canal de son ministère de l’Europe et des Affaires étrangères. Quant au Royaume de Belgique, le message émanait du SPF Affaires Etrangères, commerce extérieur et coopération au développement. Pour le Royaume Uni, c’était le ministre d’État britannique en charge des Territoires d’outre-mer, du Commonwealth, de l’Énergie, du Climat et de l’Environnement. Le Canada l’avait fait à travers la ministre des Affaires Etrangères. Moins diplomatique encore, c’est un directeur de l’agence internationale de financement et de développement qui conduira la délégation officielle américaine à la cérémonie d’investiture du 20 janvier 2024.
Si le Président Félix Antoine Tshisekedi et le peuple congolais n’ont pas expressément réagi à ces symboles qui remontent aux périodes coloniales et d’une diplomatie archaïque c’est par ce qu’ils ont démontré la maturité de la démocratie congolaise. Cependant, les actes que ces nations continuent à poser sont une provocation de mauvais goût, un mauvais calcul et une erreur d’appréciation de la réponse congolaise.
Il suffit de se rappeler de l’époque où le Président Mobutu mettait à genoux la Belgique par la simple suspension des vols de l’ex-Sabena sur Kinshasa pour bien comprendre le danger couru.
Pr. Ngoie Joel Nshisso et Dr. C. Kibutu Ngimbi