Le président de l’Engagement pour la Citoyenneté et le Développement (ECiDé), Martin Fayulu, a réagi au discours sur l’état de la Nation prononcé par Félix Tshisekedi mercredi devant le Parlement réuni en congrès. Dans une publication sur X, l’opposant a dénoncé les propos du chef de l’État concernant le prétendu rôle de la Constitution dans le retard de la nomination du Premier ministre.
Pour Fayulu, la Constitution congolaise ne justifie aucunement un délai dans la désignation du Premier ministre, contrairement aux arguments avancés par le président Tshisekedi.
« La Constitution de la République n’entrave en rien le bon fonctionnement des institutions. Le retard dans la nomination du Premier ministre n’a absolument aucune base constitutionnelle. Relisez attentivement l’article 78 », a déclaré Martin Fayulu dans son tweet.
L’article 78 de la Constitution stipule que le président de la République désigne le Premier ministre au sein de la majorité parlementaire. Selon Fayulu, le délai pris par Félix Tshisekedi pour cette nomination reflète davantage des considérations politiques que des contraintes constitutionnelles.
Lors de son discours, Félix Tshisekedi a justifié le « démarrage retardé » de son mandat par le temps nécessaire à la désignation de la Première ministre et à la mise en place des institutions.
« Je dois rappeler que cette première année de mon nouveau mandat a été marquée par un démarrage retardé, notamment en raison du temps nécessaire pour la désignation de la Première ministre et la mise en place des institutions, conformément aux prescrits de notre Constitution », a déclaré le président.
Pour Fayulu, cette explication est une « stratégie de diversion » visant à détourner l’attention du public des faiblesses du gouvernement. Il a également rappelé son opposition farouche à toute tentative de modification ou de révision de la Constitution.
« Hier, vous évoquiez le changement de la Constitution ; aujourd’hui, vous parlez d’une réforme constitutionnelle. Cessez cette stratégie du ‘Stop and Go’. Soyons sérieux ! », a-t-il martelé.
Martin Fayulu, qui s’est toujours positionné comme un farouche adversaire de Félix Tshisekedi depuis l’élection présidentielle contestée de 2018, n’a cessé de critiquer les choix et stratégies du président en place. La question de la révision constitutionnelle est devenue un nouveau champ de bataille entre les deux hommes.
Jevic Ebondo