Le président congolais Félix Tshisekedi, au cours d’un entretien jeudi avec France 24 et RFI, s’est montré formel quant à l’avenir de la ville de Goma, sous menace d’être envahie par les rebelles du M23.
Ces rebelles sont confrontés, depuis début octobre, aux représailles des mouvements d’autodéfense dits Wazalendo. Ces derniers, après avoir conquis certaines localités sous contrôle des M23, semblent se retrouver en baisse de régime. Tant, les rebelles ont repris les localités perdues non sans susciter des craintes sur l’avenir sécuritaire de Goma, chef-lieu du Nord-Kivu.
« Les M23 ne reprendront pas Goma, je vous rassure. Car, il y aura une réplique de notre part », a déclaré Tshisekedi, gonflé à bloc.
Pour parer à toute éventualité, l’armée congolaise et la mission onusienne en RDC (MONUSCO) ont lancé, début novembre, une opération conjointe, baptisée « Springbok », dont l’objectif premier est de « protéger la localité de Sake, située à une trentaine de kilomètres de Goma, mais aussi -de- protéger Goma, sous menace constante des groupes armés ».
Cette opération, initiée alors que la population et le gouvernement congolais n’ont cessé de réclamer le départ des Casques bleus, accusés notamment de complaisance face aux groupes armés qui écument l’Est de la RDC, est contestée par cette même population qui soutient plutôt l’action des Wazalendo.
Comme elle, Félix Tshisekedi, sans ambages, a aussi clairement exprimé son soutien aux Wazalendo qui, pour lui, sont des « héros » et non des « criminels comme les M23 et les RDF ».
« Les Wazalendo sont des patriotes… Ils ont pris leur courage à deux mains et se sont engagés dans les combats. C’est même héroïque. Là où les FARDC peuvent les soutenir lorsqu’ils sont dans leur giron, l’ordre est donné pour que celles-ci les soutiennent. Je ne m’en cache pas, parce que ce n’est pas un crime qu’ils commettent. Ils défendent leur patrie avec raison et courage », a soutenu le chef de l’État congolais.
Par ailleurs, dans le même dossier de la crise sécuritaire dans l’Est de la RDC, Félix Tshisekedi a renouvellé les accusations d’agression du territoire congolais par l’armée rwandaise sous couvert des M23.
S’appuyant sur des « images » captées grâce à la technologie de l’armée congolaise et détenues aussi bien par Kinshasa que par l’ONU, selon ses mots, Tshisekedi a affirmé que « des milliers de soldats rwandais » combattent sur le sol congolais.
De quoi le pousser à considérer que « le M23 est une coquille vide » et à envisager le « scénario d’une guerre directe avec le Rwanda ». Car, a-t-il martelé, « nous sommes des victimes » et « nous devons nous protéger ».
Dieumerci Diaka