A la faveur de sa rencontre avec les ressortissants de la Grande Orientale jeudi à Kinshasa, le président Félix Tshisekedi a fait des révélations autour de l’instauration de l’état de siège dans deux provinces congolaises : Nord-Kivu et Ituri.
Cette mesure, en vigueur depuis début mai 2021, fait l’objet des critiques acerbes, faute de résoudre, près de deux ans après, l’insolente insécurité qui prévaut dans l’est du pays et qui a fait des millions de morts depuis plus de deux décennies.
« L’état de siège n’est pas mon invention », a-t-il dit d’entrée.
« Je suis allé voir mes frères de l’Ituri et ils m’ont donné cette idée. Ils parlaient d’ailleurs de l’état d’urgence », a-t-il poursuivi, affichant une certaine compréhension des oppositions contre cette mesure exceptionnelle confiant la gestion de ces entités aux militaires.
Un forum sur l’évaluation de l’état de siège était annoncé depuis l’année dernière. Mais, il n’a jamais eu lieu. Le président Tshisekedi explique ce rendez-vous manqué par la situation sécuritaire dans l’est du pays qui a concentré toutes les attentions. Aussi, avoue-t-il, il n’était plus opportun de mettre fin à l’état de siège dans un contexte de guerre.
En décembre 2021, dans son discours sur l’état de la nation, Tshisekedi avait indiqué que l’état de siège prendra fin jusqu’à la disparition des circonstances à l’origine de son instauration.
Sur le terrain, la situation sécuritaire s’est dégradée aussi bien en Ituri que dans le Nord-Kivu. Les deux provinces font face à l’activisme des groupes armés et terroristes, dont les plus en vue sont les ADF et les M23.
Laurent Omba
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