L’ambassadeur de la RDC aux Nations-Unies est intervenu mardi au Conseil de sécurité pour dénoncer la présence des troupes rwandaises sur le territoire congolais, sous couvert d’une prétendue stigmatisation de la communauté Tutsie.
Devant les 15 membres du Conseil de sécurité, l’ambassadeur Zénon Mukongo Ngay a refusé cette ingérence venant d’un pays qui n’arrive pas à « régler (ses) problèmes ethniques » où « les Tutsi s’opposent aux Hutus », pourtant majoritaires mais dominés par la tribu minoritaire.
« Vous ne verrez jamais cela au Congo », a dit Zénon Mukongo, avant de faire remarquer que les « Tutsis congolais sont Congolais et ne sont pas Rwandais ».
Kinshasa ne digère nullement voir ses frontières être violées par des « troupes avec armements, lance-missiles et lance-roquettes », se camouflant derrière « les problèmes des Tutsis congolais » qui doivent, selon Kinshasa, être « réglés au Congo par des Congolais à l’intérieur des territoires congolais ».
« Vous n’avez aucun droit de prétendre venir régler les problèmes des tribus au Congo en traversant les frontières. Nous vous le permettrons jamais. Restez chez vous », a tapé du poing Zénon Mukongo, s’adressant directement à son homologue rwandais.
Alors que la situation s’est empirée ces dernières semaines avec l’avancée des affrontements autour de Goma, le gouvernement congolais accuse Paul Kagame de « bloquer » le processus de Luanda, en refusant d’obéir aux étapes prévues.
« La vérité est connue de tous: les Rwandais sont au Congo pour piller les richesses, les minerais stratégiques qui gisent dans le sous-sol de la République Démocratique du Congo », a-t-il dénoncé.
Entre la RDC et le Rwanda, les relations se sont envenimées après le dernier sommet ordinaire de l’Union africaine où les présidents de deux pays se sont montrés « irréconciliables », malgré les tentatives de médiation des présidents angolais et comorien pour obtenir un dialogue direct.
Yvette Ditshima