La République démocratique du Congo a convoqué, mercredi, Matata Tawara Matata, chargé d’affaires ai ougandais à Kinshasa, à la suite de nouvelles déclarations controversées de Muhoozi Kainerugaba, fils du président Museveni et chef des forces de défense ougandaise.
Cette démarche vise à obtenir des explications officielles de l’Ouganda sur les propos de cet officier, perçus comme une prise de position délicate dans le contexte tendu des relations entre la RDC et le Rwanda.
Sur le réseau social X (anciennement Twitter ), Muhoozi Kainerugaba a multiplié des messages, donnant ultimatum aux « mercenaires blancs » qui sont à Goma et Sake de quitter le pays. Il est revenu pour mentionner qu’ils seront fusillés et que Kagame est un homme « extrêmement pacifique ».
« Je sais qu’il veut la paix en RDC. Je vais rendre visite à mon grand frère, SE Tshisekedi, pour demander la paix », a-t-il écrit.
La ministre des Affaires étrangères, Thérèse Kayikwamba, a exigé des clarifications des autorités ougandaises concernant ces propos. Cette convocation s’inscrit dans une volonté de mieux comprendre l’orientation des relations entre l’Ouganda, la RDC et le Rwanda.
Kinshasa considère ces déclarations comme contraires aux faits observés sur le terrain dans l’Est, où les rebelles du M23 continuent de semer la violence. La RDC reste également préoccupée par la coopération militaire entre les FARDC et l’armée ougandaise dans des opérations contre les groupes armés actifs, notamment dans la région de Beni. Ces opérations de mutualisation ont, par le passé suscité des interrogations sur les motivations ougandaises dans la région.
En novembre dernier, le président de l’Assemblée nationale, Vital Kamerhe avait adressé des mises en garde contre des dérives possibles dans ces partenariats.
Muhoosi n’est pas à son premier coup d’essai. Cet officier ougandais a depuis longtemps signé des messages sur X soutenant souvent Paul Kagame dans la crise dans l’Est du pays.
Jevic Ebondo