Jean-Pierre Lihau, vice-Premier ministre et ministre de la Fonction publique, soutient l’idée de la révision constitutionnelle.
Pour lui, l’actuelle loi fondamentale contribue à ce qualifie d’« obésité de l’État ». Ce qui, à l’entendre, freine le développement.
Il soutient que, si la Constitution présente des faiblesses, il est légitime de réfléchir à une révision pour réduire le poids des institutions.
« On ne peut pas interdire la réflexion dans un pays. La Constitution est une loi fondamentale. Elle a vocation à être changée à partir du moment où elle présente des faiblesses », a-t-il déclaré .
Lihau a souligné que la Constitution consacre une « hyper-institutionnalisation » de l’État, et qu’au-delà de la simple réduction du train de vie par la limitation des salaires, une restructuration profonde de l’organisation institutionnelle est nécessaire. Il estime que le débat autour d’une éventuelle révision constitutionnelle ne devrait pas être tabou.
« Si on peut réfléchir en terme de dégraisser l’Etat parce que nous parlons souvent de la diminution du train de vie de l’Etat, il y a pas seulement à diminuer le train de vie de l’Etat en terme de salaire, il faut aussi réfléchir sur l’ensemble de la structuration institutionnelle telle que léguait par cette Constitution. Donc moi je n’ai pas peur qu’il y ait débat comme dans d’autres pays », a avancé le VPM ministre de la Fonction publique.
Ces propos font écho aux déclarations du président Félix Tshisekedi, qui, lors d’un meeting à Kisangani, a exprimé son souhait de réviser la Constitution qu’il juge inadaptée aux réalités du pays. Il prévoit, pour l’année prochaine, de constituer une commission regroupant des experts de divers domaines afin de définir une Constitution plus en phase avec les besoins nationaux.
Cependant, cette initiative a suscité des critiques de l’opposition. Le FCC la considère comme visant à instaurer une « présidence à vie omnipotente ». Quant à lui, Moïse Katumbi a accusé Tshisekedi de trahir la confiance des citoyens.
Yvette Ditshima