L’ancien chef de l’Etat a fait un réquisitoire cinglant contre son successeur qu’il accuse de tous les maux qui rongent actuellement le pays.
« Ivresse du pouvoir sans limite », « violation délibérée de la Constitution », « volonté irresistible de concentrer tous les pouvoirs entre les mains d’un seul homme », « dictature », tyrannie, « populisme et démagogie »… Les mots ont été très durs et ils sont sortis de la bouche de celui qui a entretenu le silence depuis six ans et son départ au pouvoir. Joseph Kabila n’a pas ménagé son successeur, Félix Tshisekedi, dans son discours diffusé en direct sur YouTube, ce 23 mai.
Joseph Kabila accuse Félix Tshisekedi d’avoir « complètement dilapidé » l’héritage laissé en 2019, lors de la première passation pacifique du pouvoir au sommet de l’Etat, en RDC.
Joseph Kabila affirme qu’il avait laissé un pays « pacifié, réconcilié, doté d’institutions solides, d’une économie résiliente, et d’une armée en voie de professionnalisation ».
Alors qu’il avait boycotté les dernières élections, il a en outre remis en question la légitimité des institutions issues des élections de 2023, notamment la Commission électorale nationale indépendante (CENI) et la Cour constitutionnelle, qu’il qualifie de « totalement disqualifiées ». Pour lui, les scrutins n’ont été qu’un « simulacre », entachés de fraudes et de manipulations destinées à asseoir un pouvoir qu’il juge illégitime.
« La République a cessé d’être démocratique », a-t-il lancé, estimant que la Constitution n’est plus la boussole du pays.
L’ancien président a conclu son discours en appelant à un « sursaut patriotique » à travers un « pacte citoyen », articulé autour de douze engagements, dont la fin de la « tyrannie », la restauration de l’État de droit, la réconciliation nationale, le retrait des troupes étrangères et l’arrêt de l’utilisation de mercenaires.
Cephas Kabamba