La RDC a depuis lundi dernier une femme à la tête de son gouvernement. Une première dans l’histoire du pays qui n’avait connu jusque-là que des hommes comme chef de gouvernement : 34 au total.
Alors, faut-il dire Premier ministre ou Première ministre ? Si l’Académie française, gardienne de la langue de Molière, « tolère » les deux terminologies, le gouvernement a clairement fait son choix : ce sera « Madame la Première ministre ».
Justifiant ce choix mercredi devant les journalistes, Patrick Muyaya, porte-parole du gouvernement sortant, a mis en avant le souci de vouloir insister sur « l’ancrage du pays et de son président à la promotion de la femme ».
Il y a deux ans, ce même problème de terminologie a secoué la France après la nomination d’Elisabeth Borne à la Primature. Si Édith Cresson, première femme à occuper le poste en France, avait tenu à ce qu’on s’adresse à elle sous l’appellation « Monsieur le premier ministre », pour marquer le degré d’élevation de cette responsabilité, Borne a insisté pour que sa féminité soit reconnue à travers le titre de « Première ministre ».
Jusqu’à aujourd’hui, l’Académie française s’est refusée d’imposer une tendance, tant que « les règles fondamentales de la langue et de l’esprit du droit français » sont respectées. Toutefois, elle « approuve la féminisation de plus en plus fréquente des titres de métier », tout en refusant d’interdire l’emploi du masculin.
Désormais, en France comme en RDC, on dira « Madame la première ministre ».
Yvette Ditshima