La Cour constitutionnelle a fixé au lundi 21 août prochain le début du procès contre le sénateur et ancien Premier ministre, Matata Ponyo, renseigne une correspondance du greffier principal de la Haute cour, Théophile Sasa Nianga.
Matata Ponyo, annoncé candidat à la présidentielle de décembre 2023, est conjointement poursuivi avec Déogratias Mutombo, ancien gouverneur de la Banque centrale du Congo (BCC).
Les deux personnalités sont accusées de détournement de près de 90 millions de dollars destinés à la construction du Marché international de Kinshasa.
Après un imbroglio sur la juridiction compétente de connaître les infractions commises par un ancien Premier ministre pendant l’exercice de ses fonctions, le procureur près la Cour constitutionnelle, Jean-Paul Mukolo avait sollicité du Sénat, en juin dernier, l’autorisation de poursuivre celui qui est devenu sénateur depuis 2019.
« Après l’exercice des fonctions de Premier ministre, le juge pénal de ce dernier reste la Cour constitutionnelle pour des actes commis pendant l’exercice de ses fonctions, mais leur poursuite n’est subordonnée à aucune procédure préalable sauf s’il exerce d’autres fonctions auxquelles sont attachées les immunités », avait expliqué Mukolo en réaction à une correspondance de Matata qui ne reconnaît pas à la Cour constitutionnelle la compétence de le poursuivre.
En novembre 2021, cette même Cour, alors dirigée par Dieudonné Kaluba, s’était déclarée incompétente de poursuivre un ancien Premier ministre, non sans mettre fin aux poursuites contre Matata.
Se fondant sur cet arrêt, l’ancien locataire du Château de l’avenue Roi Baudouin avait décliné, début juillet dernier, les deux invitations lui lancées par le procureur près la Cour constitutionnelle qui veut le poursuivre devant la Haute cour, dirigée depuis mai 2022 par un autre Dieudonné, Kamuleta.
En outre, Matata Ponyo est également mis en cause dans une autre affaire qui concerne le détournement de plus de 115 millions de dollars destinés à la construction du parc agro-industriel de Bukanga Lonzo. Le Sud-Africain Grobler Christo Stephanus de la société Africom est resté son seun co-accusé dans cette affaire après que Patrice Kitebi, ministre délégué aux Finances dans le gouvernement Matata, a été blanchi.
Toutes ces affaires, selon l’ancien Premier ministre de Joseph Kabila, répondent à une stratégie d’« acharnement » dont l’objectif est d’« empêcher » sa candidature à la présidentielle de décembre 2023 et d’obtenir son « élimination politique pour avoir refusé d’adhérer à l’Union sacrée de la nation ».
Matata Ponyo a été investi candidat à la magistrature suprême par son parti, le LGD.
Djo Kabika