L’université technologique Bel Campus avait prévu de décerner le titre de docteur Honorus Causa au « panafricaniste » beninois Kemi Seba ce lundi. Mais à la dernière minute, la manifestation a été interdite par le ministre de l’Enseignement supérieur et universitaire.
A la salle Agora de l’université technologique Bel Campus, le décor était déjà planté pour le grand événement du jour. Alors que la cérémonie était prévue à 9 heures, la centaine de participants qui avait rempli la salle a attendu jusqu’à 12h35′ pour voir des responsables universitaires et Kemi Seba faire leur entrée.
La première information, elle est visuelle : personne ne porte de toge habituelle à ce genre de solennité.
La deuxième information, elle est verbale et est donnée par le président du conseil d’administration de Bel Campus, Leopold Bossekota Watshia. Il s’excuse du retard, avant d’annoncer le report de la cérémonie sur « instruction de la hiérarchie » : la ministre de l’Enseignement supérieur et universitaire. Une formulation qui ne semble pas plaire à la star du jour qui, une fois qu’il a pris la parole, a parlé d’une annulation dictée, selon lui, par Emmanuel Macron via l’ambassadeur de France en RDC. Ce dernier, poursuit-il, aurait exercé la pression sur la ministre de l’ESU qui, à son tour, aurait menacé l’université de fermeture en cas d’entêtement.
« Cet incident est d’ailleurs plus retentissant que la cérémonie de docteur Honorus causa », argue l’ex-leader d’un groupuscule antisemite français.
Né à Strasbourg en France, Kemi Seba, 42 ans, est connu pour son combat anti-domination occidentale. L’an dernier, il s’est vu déchoir sa nationalité française. Il avait notamment déchiré en public son passeport français.
Ambitieux, il avait annoncé en décembre dernier son intention d’être candidat à la présidentielle de 2026 au Benin.
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