En marge des 16 jours d’activisme contre les violences basées sur le genre, le Fonds des Nations-Unies pour la population (UNFPA) a projeté, ce vendredi à Kinshasa, un documentaire poignant sur la protection contre les exploitations et abus sexuels en milieu scolaire.
Réalisé dans le but de montrer les changements apportés auprès des bénéficiaires primaires et secondaires, ce film-documentaire s’est ponctué par un appel pressant à une mobilisation collective pour protéger les enfants, lancé par Mady Biaye, répresentant de l’UNFPA en République démocratique du Congo.
Devant des représentants du gouvernement, des acteurs de la société civile, des partenaires internationaux et éducateurs, Mady Biaye a d’abord mis en avant le caractère urgent de l’amélioration de l’environnement d’apprentissage des enfants afin de faciliter leur épanouissement et assurer leur sécurité.
« Dans un lieu qui devrait être un sanctuaire d’apprentissage et d’épanouissement, beaucoup d’élèves subissent des abus qui compromettent non seulement leur éducation, mais aussi leur santé physique et mentale », a alerté Mady Biaye.
Cet appel a été soutenu par le documentaire de 14 minutes projeté en avant-première. A travers des témoignages bouleversants, ce film met en avant l’ampleur des violences basées sur le genre dans les écoles, tout en mettant en lumière les efforts entrepris pour y remédier.
Pour Mady Biaye, l’éducation, qui est un droit humain fondamental, nécessite la fédération des efforts de toutes les parties prenantes : gouvernements, enseignants, parents, communautés et enfants eux-mêmes.
« Chaque voix compte, et chaque action compte. Ensemble, nous avons le pouvoir de changer les choses. Chaque enfant mérite de grandir sans peur, d’apprendre dans un cadre respectueux et de réaliser son potentiel », a-t-il affirmé.
Côté gouvernement, le ministère de l’Éducation nationale et de la nouvelle citoyenneté fournis déjà des efforts, à en croire Mady Biaye. Un autre acteur clé dans cette lutte est la Banque mondiale, à travers le Projet pour l’équité et le renforcement du système éducatif (PERSE). Le numéro un de l’UNFPA en RDC a salué ces collaborations qui permettent de renforcer les systèmes éducatifs et de mettre en œuvre des mesures concrètes pour prévenir et répondre aux abus en milieu scolaire. « Ensemble, nous pouvons et devons agir pour créer des écoles où chaque élève se sent en sécurité et valorisé », a exhorté Mady Biaye.
Un projet aux résultats concrets
Également partie prenante au PERSE, l’UNFPA a, par l’entremise de son responsable en RDC, noté des « avancées notables » dans le cadre de ce projet. Plusieurs de ces « success-story » ont été reprises dans le documentaire afin de démontrer comment le projet a réussi à atténuer le risque des viols en milieu scolaire. Depuis son lancement, PERSE a assuré la prise en charge de 10.507 femmes et filles victimes de violences, dont 570 cas confirmés d’abus sexuels en milieu scolaire, le soutien émotionnel à 30.901 femmes et filles à risque, parmi lesquelles 337 cas d’abus confirmés, la formation de 1 234 prestataires médicaux et de 1 077 acteurs communautaires pour améliorer la gestion des cas et le soutien aux survivants.
Tout cela a été rendu possible entre autres grâce à un mécanisme de signalement, incluant une ligne verte fonctionnelle (495555), permettant ainsi aux victimes d’accéder à des services adaptés, dans une approche centrée sur leurs droits et leur dignité.
Les 16 jours d’activisme contre les violences basées sur le genre sont une campagne mondiale visant à sensibiliser et à inciter à l’action. Elle est prévue chaque année du 25 novembre, date de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, au 10 décembre, Journée dédiée mondialement aux droits de l’homme. Cette année, le thème retenu est « Riposter et se reconstruire après les violences », choisi pour souligner l’importance de la résistance face à l’injustice et mettre en avant les stratégies de guérison face aux violences gynécologiques et obstétricales (VGO).
Yvette Ditshima