Le Président du parti politique « Ensemble pour la République » (ER), Moïse Katumbi, a fait une analyse de l’appareil judiciaire congolais depuis l’accession de Félix Tshisekedi à la présidence de la République Démocratique du Congo.
C’était au cours d’une interview accordée à nos confrères de Jeune Afrique (JA) que ce membre de l’Union Sacrée de la Nation, plateforme politique au pouvoir, a relevé quelques failles qui restent à corriger pour établir le vrai « État de droit » tant vanté par le régime actuel.
« La justice doit être indépendante et non pas instrumentalisée, en particulier à des fins politiques. C’est ce que nous avions dénoncé avec l’UDPS quand nous étions dans l’opposition. La justice ne peut pas se montrer sélective, il faut mettre un terme à la chasse aux sorcières », a indiqué l’ancien Gouverneur du grand Katanga depuis sa ferme de Kashobue.
Revenant sur certains dossiers judiciaires observés ce dernier temps, cet ancien proche collaborateur de Joseph Kabila a saisi l’opportunité pour solliciter le sens du pardon à l’égard des tenanciers du pouvoir en vue de bâtir un pays plus beau qu’avant dans la paix.
Il l’a fait savoir en ces termes : « Il est important que les méfaits commis soient jugés. Pour autant, s’il faut condamner, il faut aussi savoir pardonner. La place des congolais est au Congo. On ne peut pas se réjouir d’en voir prendre la route de l’exil, quoi qu’ils aient fait. Cela vaut pour Kikaya Bin Karubi, John Numbi, Kalev Mutond et les autres ».
Et d’ajouter : « Il ne faut pas avoir la mémoire courte. Certains qui sont aujourd’hui en difficultés ont beaucoup apporté à notre pays, notamment le pasteur Ngoy Mulunda, un homme de Dieu qui a beaucoup œuvré pour la paix ; mais aussi Vital Kamerhe, l’un des principaux acteurs de la vie politique ces dernières années; ou encore Augustin Matata Ponyo, qui fut un valeureux Premier Ministre ».
Il sied de rappeler que le Président de la ligue des jeunes de Ensemble pour la République, Jacky Ndala, est lui aussi condamné à deux ans de prison ferme pour incitation à la désobéissance civile.
Guillaume Mavudila