La République démocratique du Congo a résolu de s’opposer à la réconduction au poste de secrétaire général de Mme Louise Mushikiwabo, dont le renouvellement du mandat à la tête de l’organisation internationale de la Francophonie (OIF) constitue un enjeu du 18ème Sommet de cette organisation intergouvernementale en cours jusque demain 20 novembre à Djerba en Tunisie.
Cette option, lévée à la suite des propos de la Secrétaire générale de l’OIF sur TV5, constitue une « expression de désapprobation de la partialité de celle qui est tenue de ne prendre parti aux conflits opposant des Etats membres », a confié à INFOS.CD une personnalité congolaise membre de la délégation de la RDC à Djerba. Cette mesure d’opposion a été prise au cours d’une réunion tard dans la nuit du 18 au 19 novembre autour du Premier Ministre congolais, Chef de la délégation.
A en croire la source au faît du dossier, il avait aussi été convenu le boycott de la cérémonie de photos de famille par le Premier Ministre, en guise de protestation contre l’agression dont la RDC est victime du fait du Rwanda representé à ce sommet par son chef d’Etat. Chose faite ce samedi.
Au cours d’une interview diffusée hier vendredi par TV5, Louise Mushikiwabo a donné sa lecture de la crise sécuritaire liée au M23 :
« Il y a des éléments en RDC, juste à la frontière du Rwanda, qui sont une menace pour la sécurité du Rwanda. A un certain moment, le Rwanda, la RDC, le Burundi, les pays de la région ont décidé qu’il fallait se débarrasser de ces groupes armés. Ceux qui ne veulent pas déposer les armes, on les désarme et on les fait disparaître. Pourquoi cela n’a pas été fait ? C’est cela la question ».
Et d’ajouter :
« Est-ce qu’on peut retourner sur les accords qui existent depuis plus de dix ans et les mettre en application ? C’est une question de volonté politique. C’est aussi simple que ça. »
La RDC, qui avait résolu de s’abstenir de soutenir la reconduction de Louise Mushikiwabo, a carrément décidé de s’y opposer, martèle notre source, présente aux côtés du Premier Ministre Jean Michel Sama.
Reste à savoir la marge de manœuvre dont dispose Kinshasa pour bloquer le renouvellement du mandat de l’ancienne ministre des Affaires étrangères du Rwanda. La pratique au sein de l’OIF consacre la designation ou la réconduction du secrétaire général par consensus. En plus, Mushikiwabo est l’unique candidate à ce poste cette année. Elle va, sans aucun doute, être reconduite demain dimanche pour un nouveau mandat de quatre ans.
Louise Mushikiwabo a pris les rênes de l’Organisation internationale de la Francophonie en janvier 2019. Elle est la deuxième femme à occuper ce fauteuil.
L’OIF compte 88 États et gouvernements dont 54 membres, 7 membres associés et 27 observateurs.
La Rédaction