Cadre du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD), Patrick Kanga a été invité ce mercredi au débat par Groupe d’étude sur le Congo (GEC) et Ebuteli à l’occasion de la publication de leurs rapports d’étude sur l’UDPS et le PPRD.
Au cours des échanges avec les participants, Patrick Kanga a expliqué pourquoi son parti a du mal à s’aligner pleinement au rang de l’opposition politique.
« Il est difficile pour nous de se considérer comme un parti politique d’opposition au sens démocratique du terme », a-t-il affirmé.
Pour lui, le parti de Joseph Kabila est victime d’un coup d’État.
« Tshisekedi a décidé unilatéralement de nous donner le rôle de l’opposition alors que le peuple nous a donné le rôle du pouvoir. Nous estimons que nous avons été victime d’un coup d’État, explique-t-il. Nous ne pouvons pas accompagner un vice. Voilà pourquoi nous prenons des distances. »
Au terme des élections de décembre 2018, le PPRD et le FCC ont largement obtenu la majorité parlementaire, nonobstant le fait que leur candidat à la présidentielle, Emmanuel Shadari, ait perdu.
Tshisekedi, vainqueur déclaré de la présidentielle, s’était alors engagé dans une coalition (FCC-CACH) avec la famille politique de son prédécesseur Joseph Kabila. Une coalition qu’il va finir par dissoudre fin 2020 en créant l’Union sacrée de la nation. Au sein de cette nouvelle dynamique, plusieurs membres du FCC vont rejoindre l’actuel président, formant ainsi autour de lui une sorte de majorité parlementaire« artificielle ».
Par ailleurs, Patrick Kanga s’inquiète aussi de l’avenir, fustigeant une politisation de la Cour constitutionnelle, l’organe qui a le dernier mot sur les résultats des élections.
« L’arbitre de la compétition a été choisie de manière ultra-partisane. Pour la première fois de l’histoire, nous avons connu un tirage au sort dont le sort était déjà scellé avant le tirage », a-t-il caricaturé.
Alors que la Commission électorale nationale indépendante (CENI) a publié samedi le calendrier électoral, le PPRD continue d’exiger des réformes dans deux organes de gestion des questions électorales : la CENI et la Cour constitutionnelle.
Socrate Nsimba