Patrick Muyaya, ministre de la Communication et des Médias, a réagi aux récentes déclarations du président rwandais, Paul Kagame.
Lors d’un briefing presse jeudi, le porte-parole du gouvernement congolais a qualifié les propos de Kagame d’erratiques, affirmant qu’il « semble perdre la boussole sur toutes les questions, surtout celles concernant la RDC ».
Le ministre de la Communication a reproché au président rwandais de tenter de légitimer une politique expansionniste en s’appuyant sur une lecture biaisée de l’histoire coloniale.
« Il y a une volonté clairement affichée de montrer qu’on a des velléités expansionnistes, en lisant mal l’histoire de la colonisation en pensant l’interpréter sur les prismes de pillage systématique de la RDC », a dénoncé Patrick Muyaya.
Ces échanges surviennent dans un climat de tensions accrues entre Kinshasa et Kigali. La RDC accuse depuis longtemps le Rwanda de soutenir le groupe rebelle du M23, responsable d’actes de violence et de déstabilisation dans les provinces de l’Est.
Alors que Kinshasa renforce sa coopération avec ses alliés pour contrer ces menaces, l’absence du Rwanda au dernier dialogue tripartite de Luanda en décembre dernier a été perçue comme une volonté de Kigali de « s’isoler diplomatiquement », tout en maintenant ses actions agressives sur le terrain.
Dans une conférence de presse tenue jeudi à Kigali, Paul Kagame a tenté de justifier sa position en pointant du doigt ce qu’il considère comme des traitements inéquitables vis-à-vis du Rwanda.
« Ils ont permis à l’Ouganda d’envoyer ses troupes pour combattre l’ADF, ils ont permis au Burundi d’entrer discrètement en RDC pour combattre les groupes armés qu’ils visaient, mais lorsqu’il s’est agi du Rwanda, ils ont refusé », a-t-il affirmé.
Cependant, pour le gouvernement congolais, de tels propos sont perçus comme une tentative de diversion visant à dissimuler le rôle du Rwanda dans le soutien logistique et militaire apporté au M23, ainsi que dans l’exploitation des ressources congolaises.
Patrick Muyaya a rappelé la nécessité pour la communauté internationale de condamner les actions rwandaises, insistant sur le besoin d’un soutien accru pour restaurer la souveraineté de la RDC.
Yvette Ditshima